Le 26 octobre dernier, lors du comité de suivi, la SNCF a lâché une bombe : au printemps 2018, à l’ouverture de la LGV du contournement Nîmes – Montpellier, la nouvelle gare de Montpellier- la-Mogère ne sera desservie que par deux AR TGV vers Paris. Et cela, jusqu’à l’ouverture de la gare de Nîmes-Manduel, programmée pour 2020, voire 2023 ou voire jamais. Furieuse, la région Occitanie, qui assure le financement de 32 des 135 millions d’euros du projet, a gelé tout nouveau paiement : 8 millions ont déjà été débloqués. En attendant le respect des engagements du contrat de RFF, soit 20 TGV quotidiens. À moyen terme, mais avec les deux gares nouvelles, la SNCF annonce même jusqu’à 26 TGV quotidiens.
Les opposants locaux dénoncent ces dépenses inutiles et jugent le projet rentable avec 50 TGV ! Lors de l’élaboration du projet CNM, cette gare était déjà sur la sellette. Pour faire des économies, la gare a été retenue, mais le raccordement de Saint-Brès avec la ligne classique a été abandonné. Les TGV origine/ destination Montpellier resteront donc à Saint-Roch. Quant à Nîmes, sa desserte par TGV est incontournable car elle assure une bonne partie du remplissage des trains. Quoi qu’il en soit, la gare-pont sort de terre avec son dôme ajouré, son gigantesque hall et ses parois vitrées. Le groupement Bouygues, attributaire du contrat de partenariat public-privé, réalise la ligne et assure son entretien pendant 25 ans… en contrepartie de financements publics et de loyers payés par RFF (SNCF Réseau aujourd’hui), lui-même rémunéré par les péages. L’absence de TGV va donc poser problème. Heureusement, il y aura les trains de fret dont les péages ont été alignés sur ceux de la ligne classique. Faute de trains dans cette gare, certains proposent déjà de transformer le bâtiment en un centre d’art contemporain…