À l’occasion de la mise en service de la seconde phase de la LGV Est, traitée dans Rail Passion n° 227, nous revenons en détail sur l’évolution des dessertes de la première phase, qui ont fait l’objet de nombreux ajustements en raison d’une fréquentation beaucoup plus importante que prévu au départ.
Après avoir évoqué les nouvelles dessertes profitant de l’ouverture des 106 km de la phase 2 et apportant de sérieuses améliorations à la clientèle nationale, qui favorisent la position de la dynamique région Alsace, tout en renforçant la qualité des liaisons franco-allemandes, un bilan des neuf années de service de la phase 1 entre Vaires et Baudrecourt nous a semblé indispensable. Car cette période a, en effet, comporté diverses adaptations, avec notamment un affinement des dessertes, dont l’impact sur les territoires concernés est intéressant à analyser.
L’Est de la France, l’Allemagne et la Suisse bénéficiaires de la 1re phase
Cofinancée par les régions économiques traversées : Île-de-France, Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace, la LGV Est-européenne (numérotée 005) a été déclarée d’utilité publique le 14 mai 1996. Sa réalisation a été découpée en deux phases inégales pour des motifs d’échelonnement budgétaires et n’a pas donné lieu à d’importantes oppositions locales comme cela avait le cas pour la LGV Méditerranée. La première, longue de 302 km, se débranche de la ligne 070 (ex-1) Paris – Strasbourg à Vaires, à 23 km de Paris-Est, et se termine à Baudrecourt avec un double raccordement : l’un en direction de Strasbourg branché sur la ligne 140 (ex-3) Metz – Réding, avec saut-de-mouton de changement de sens en amont ; l’autre vers Forbach, à voie unique, sur la ligne 172 (ex-11) Rémilly – Stiring-Wendel. Elle comporte quatre raccordements pour le trafic voyageurs (1) : • à Messy, en triangle avec la ligne d’interconnexion des TGV (ligne 226) Bif Vémars – Bif Crisenoy ; • à Trois-Puits avec la ligne 074 (ex-22.5) Épernay – Reims ; • à Saint-Hilaire-au-Temple sur la ligne 081 (ex-10) Reims – Châlons-en-Champagne ; • au sud de Pagny-sur-Moselle, en triangle vers Metz et Nancy par la ligne 090 (ex-12). Sur son parcours, tracé dans les départements de Seine-et-Marne, Aisne, Marne, Meuse, Meurthe-et-Moselle et Moselle, dans un paysage au relief peu marqué à travers champs et forêts (le point haut se situant à 344 m d’altitude dans l’Argonne au Km 221,630), il n’y a pas de tunnels, mais deux petites tranchées couvertes, une estacade et huit sauts-de-mouton. Par contre, on dénombre 15 viaducs dont quatre ont des dimensions respectables avec des architectures soignées, ce sont ceux : de la Beuvronne (500 m), de la Meuse (602 m), de Jaulny sur le Rupt de Mad et la ligne 089 Lérouville – Onville, haut de 50 m (479 m), de Champey sur la Moselle (1 510 m). Le rayon des courbes est de 7 000 m et les rampes maximales sont de 35 ‰. Trois gares nouvelles ont été édifiées sur le trajet avec deux voies à quai encadrant les voies principales de passage, entourées de parkings autos