Après des décennies d’inaction, les autorités responsables mettent les bouchées doubles pour rénover le réseau francilien, vieillissant mais dont le trafic est en hausse constante. L’été constitue un moment privilégié pour les chantiers, qui cette année ont bénéficié du concours de trois trains-usines.
En 2017, le réseau de l’Île-de-France bénéficie de 800 millions pour la régénération du réseau et 800 millions pour le développement, soit 1,6 milliard d’euros. C’était 1,3 milliard en 2016 (650 millions en régénération et autant en développement). L’investissement pour la régénération a été multiplié par trois depuis quatre ans. Les chantiers se généralisent sur l’ensemble du réseau et de ses composantes et sont répartis sur l’ensemble de l’année. Mais il y a une concentration de grands chantiers et de fermetures de lignes durant huit semaines en été : 330 millions pour une centaine de chantiers dont le renouvellement de 67 km de voies et de 55 aiguillages.
La régénération ou modernisation va nécessiter 800 millions par an sur les années à venir. L’objectif est d’accélérer la cure de jouvence d’un réseau vieillissant, l’un des plus denses au monde et dont le trafic est en augmentation constante chaque année (+ 7 % au premier semestre 2016). Les dysfonctionnements de l’infrastructure représentent un tiers des causes de retard en Île-de-France contre 20 % en moyenne sur le RFN. L’un des atouts pour l’efficacité du dispositif de régénération est l’industrialisation, avec l’emploi cette année de trois trains-usines contre un l’an passé.
Le premier est le train Boa destiné au remplacement de rails (voir Rail Passion n° 231). Il a travaillé sur la ligne D du RER entre Paris-Nord et Stade-de-France-Saint-Denis. 8 km de rails ont été remplacés en août, à raison de 320 m par heure. C’est deux à trois fois plus qu’avec une méthode classique, et il assure aussi les soudures.
Les deux autres sont des trains plus classiques de renouvellement de voie. Trois chantiers ont été concernés : 7 km entre Bueil et Bréval sur Paris – Évreux, 5 km entre Noisy-le-Sec et Chénay-Gagny sur l’est et enfin 55 km sur Moret – Montargis. Ce chantier important se déroulera jusqu’en fin d’année. La nouveauté vient de la livraison fin juin du nouveau train-usine spécifique à l’Île-de-France qui permettra notamment de circuler à 80 km/h après le chantier. Ses essais se sont déroulés tout l’été à Vaires sur des voies de service. Il sera opérationnel en fin d’année entre Brétigny et Juvisy puis en 2018 au nord de Mantes-la-Jolie.
Les remplacements d’aiguillages concernent les gares de Montargis, Montereau, Mantes-Station, Saint-Nom-la-Bretèche mais aussi Paris-Saint-Lazare, Achères et Orly-Ville.