Après Rouen, Lille ou Strasbourg, c’est sur le prolongement du T6 francilien que deux nouvelles stations souterraines sont ouvertes au public. À Nice, la future ligne 2 en prévoit quatre. Des choix aux raisons diverses où domine quand même la volonté de rendre le tram plus discret.
Depuis le 28 mai, le tramway T6 se prolonge vers Viroflay- Rive-Gauche et Viroflay-Rive- Droite, deux stations souterraines de type métro, une première en Île-de-France. L’extension du T 7 vers Juvisy et plus encore la nouvelle ligne de tramway de Nice prévoient également des stations enterrées. Cette configuration pourrait être l’amorce d’une nouvelle tendance dans la construction des réseaux. Le tramway, on nous l’a répété, est désormais un outil d’aménagement urbain. Longtemps considéré comme gêneur, il a cherché à se faire une place dans la ville au risque de disparaître. Dans les années 50, après une vague de suppressions, des villes comme Marseille ou Alger (alors préfecture française) ont cherché à enterrer leurs trams pour les conserver. Cette opération coûteuse ne sera au final pas réalisée et les tramways disparaîtront progressivement du paysage. Leur retour dans les années 80 se fait au prix fort, avec en prime d’importants aménagements qui réinventent le tramway dans la ville.
Pistes cyclables, mobilier urbain, plantations d’arbres, platesformes engazonnées, sont désormais indissociables du tramway « à la française ». Avant d’en arriver là, le tram a cherché sa place, confronté dans plusieurs villes à des projets de VAL. Illustration de cette bataille, Strasbourg, qui en choisissant le tramway a conservé la station souterraine de la gare du projet de métro. À Lille, le tram à l’heure de la reconstruction de la ligne en 1994 hésite entre priorité et discrétion. La station Gare-Lille- Flandres est logiquement souterraine pour donner correspondance au métro. Le tunnel se termine au débouché de la station Lille- Europe, qui est en tranchée. Plus loin, c’est pour s’affranchir de passages routiers que la ligne plonge sous terre avec deux stations enterrées à ras de chaussée : Saint-Maur et Clémenceau-Hippodrome. Le seul réseau conséquent hérité de la guerre entre le VAL et le tram est celui de Rouen. Dans le centre-ville, l’infrastructure est enterrée, creusée au tunnelier. L’idée qui prévaut est bien de maintenir la circulation routière que le tram pourrait entraver.
À certains carrefours, il s’enterre ou passe en viaduc pour libérer l’espace en surface. La station Joffre- Mutualité, juste avant le franchissement de la Seine, est établie sous terre. Mais c’est bien au coeur de la ville que la ligne constitue un véritable métro (exploité avec des tramways). Les stations Théâtre-des-Arts, Palaisde- Justice, Gare-Rue-Verte et Beauvoisine sont d’importants ouvrages construits à grande profondeur. Rouen est depuis cité comme le contre-exemple, illustration d’une époque révolue. Après Rouen, plus aucune agglomération ne fera le choix d’enterrer son tramway, lui réservant à l’inverse ses plus belles avenues. Les seuls passages en souterrain sont purement techniques