Après une quinzaine d’années de fermeture, les visiteurs peuvent enfin retrouver les collections du musée des Transports urbains. Des ouvertures mensuelles en attendant peut-être la construction d’un nouveau grand musée.
Est-ce enfin la sortie du tunnel pour le musée de Chelles ? Depuis le déménagement du site de Saint-Mandé, idéalement situé aux portes de Paris, l’Amtuir (Association pour le musée des Transports urbains, interurbains et régionaux) se cherche un point de chute. Au départ de l’aventure, en 1957, il y a quelques passionnés de transports urbains qui ne peuvent se résoudre à voir disparaître dans l’indifférence les matériels de tramways qu’on s’empresse de supprimer au nom du progrès. Leur démarche à cette époque apparaît totalement insensée à bon nombre d’exploitants qui ne voient pas l’intérêt de conserver des matériels jugés tout juste bons pour la casse. C’est avec la disparition des tramways de Versailles que la première motrice est préservée, la n° 1, bientôt rejointe par d’autres véhicules à mesure des réformes et des suppressions. Bientôt, la RATP met à disposition de l’association un ancien dépôt de tramways à Malakoff. Outre la conservation, l’Amtuir entend remettre les matériels en état de fonctionnement et les présenter au public. Une première ouverture peut enfin avoir lieu en 1964 à Malakoff, très favorablement accueillie par les visiteurs. Dès lors, l’association va accroître ses collections, consciente de sa mission de conservation d’un patrimoine menacé de disparition. Grâce à ses connexions auprès des exploitants, l’Amtuir reçoit ainsi de précieux véhicules, motrice articulée des tramways de Marseille, funiculaire de Fourvière, tramway à crémaillère de Laon, etc. À partir de 1972, le musée déménage dans un nouveau site à Saint-Mandé qui pendant plus de 25 ans sera le siège du musée des Transports urbains. Les Parisiens y viennent à la belle saison, conduits depuis le métro par des navettes en bus TN à plate-forme. Seul défaut du site, son étroitesse, qui ne permet pas d’exposer l’ensemble des collections.
Par ailleurs, au début des années 2000, un projet immobilier dans ce quartier chic oblige à quitter le site de Saint-Mandé sans qu’un nouveau point de chute ne soit encore trouvé. La question même du maintien du musée dans la Région parisienne est posée. Des contacts sont pris avec Valenciennes, qui propose d’accueillir les collections. Un site providentiel est finalement trouvé à Colombes sur d’anciens terrains de la Marine nationale. Le lieu est suffisamment vaste pour mettre en valeur les véhicules présentés. Et, cerise sur le gâteau, le tramway T 2 est attendu prochainement, ce qui permettrait de faire circuler des matériels historiques sur les voies de la RATP. Un accord de principe est trouvé, qui malheureusement n’est pas formalisé. Une opération immobilière vient finalement bouleverser tous ces projets.
À nouveau, l’Amtuir est contrainte de déménager et c’est à Chelles près des voies SNCF qu’un nouveau site est trouvé. Là, les collections sont provisoirement entassées dans une ancienne usine rue Mortillet. Mais ça ne devrait pas durer puisqu’on prévoit de construire un tout nouveau musée à l’emplacement d’une halle du Sernam promise à la démolition. En attendant, une partie des collections part en province à Noyon. En avril 2010, dans les pages du n° 150 de Rail Passion, la date de 2015 est avancée pour l’ouverture de ce nouveau lieu d’exposition. L’objectif semblait réaliste pour autant que toutes les parties tombent d’accord. Mais, là encore, les difficultés vont s’accumuler et le nécessaire bouclage financier ne sera jamais réalisé. Les années passent sans que le dossier n’avance. Entre-temps, les terrains du Sernam sont lotis et l’espoir du musée s’envole. Une fois encore l’avenir de l’Amtuir est menacé.