La ligne des Horlogers, qui relie Besançon à La Chaux-de-Fonds, fait l’objet d’une modernisation concernant plusieurs aspects et relève d’une opération de développement (55,5 millions d’euros) financée par différents intervenants.
Menée du 1er mars au 31 octobre 2021 dans le sens Besançon – Suisse et répartie sur 14 zones, l’intervention concerne :
• la mise en accessibilité des gares de Valdahon et Morteau (1,5 million d’euros, financée à égalité par l’État et la région Bourgogne-Franche-Comté) ;
• la pose du KVB sur Suisse (Col-des-Roches – La Chaux-de- Fonds, 5 millions d’euros)(1) ;
• le confortement de trois tunnels (Lachenoy, Remonot et Tounay), de deux murs de soutènement et de six ponts-rails, le remplacement de deux aqueducs, la sécurisation de 11 tranchées et le renouvellement de voie de 35 km (49 millions d’euros dont 19,4 millions chacun pour l’État et la région, 6 millions issus d’Interreg et 4,2 millions par SNCF Réseau).
Le renouvellement voie ballast (RVB) a été confié à Colas Rail (avec notamment emploi de la dégarnisseuse RM 90-NR, du train de coupe et de pose P 95 T et d’une B 66 UC LGV) et était déjà avancé de 13,5 km au 30 avril. Il a nécessité en amont plusieurs interventions (déchargement des rails, création de bases travaux, préparation de la plateforme, relevés et étude de tracé, …) et s’intercale entre des RVB antérieurs (ex. 2016) ou à venir (solde de 22 km à traiter en 2024). Il permettra de restaurer les seuils nominaux de vitesse (70-90 km/h) de la ligne, de la pérenniser et de renforcer son attractivité (2). Le RVB implique de procéder à des purges très isolées (500 m environ) et à la pose de géotextile sous voie sur 2 000 m ou de géomembranes antivégétation sous piste sur 3 000 m (linéaires sur lesquels le désherbage chimique est exclu). Il permet de remplacer un armement usé et hétéroclite (traverses métalliques, bois et béton biblocs VaxU20, rails LP, S33, U33, U36) et d’introduire des composants robustes (traverses béton monoblocs M240NT et rails U50E6). La nouvelle voie est posée (Km 421,525 au Km 480,447 sur des linéaires allant de 26 à 6 091 m) en longs rails soudés (LRS), à deux exceptions près. Il s’agit des gares dont les appareils de voie ne sont en l’état pas incorporables aux LRS et de zones avec de faibles rayons de courbure.
Mettre ces sections en LRS serait possible – la M240 est une traverse de catégorie 4 qui autorise les LRS avec des rayons de 300 à 160 m – mais compliquerait ultérieurement la maintenance.
Le chantier de la ligne des Horlogers a un impact économique local bien réel et fait écho à d’autres opérations analogues (ex. Livron – Veynes) en cours. Incidemment, il souligne l’opportunité qu’il y aurait politiquement à procéder de manière identique ailleurs (ex. sur la ligne des Hirondelles). En effet, la seule restauration des vitesses nominales d’une ligne tend à rendre, pour des déplacements de ville à ville, le train plus compétitif que le bus (dans la plupart des cas) ou au moins autant que la voiture (la moitié des cas).
(1) L’installation d’un canton de BAPR à compteur d’essieux et du Système automatique d’annonce des trains (SAAT) (2,1 millions d’euros) sur le tronçon frontalier, avec une interface Mistral/Iltis à l’instar d’autres points frontière (ex. La Plaine) est planifiée parallèlement. Dans la pratique, ces interfaces sont toutes basées sur le même principe mais demeurent un peu différentes du fait de particularités locales. En l’état et pour mémoire : BMVU de Besançon-Mouillère à Valdahon, Cantonnement téléphonique avec gares équipées de Signalisation ordinaire (non simplifiée) avec Capi au-delà. (2) La création de deux A/R supplémentaires Besançon – Morteau serait à l’étude alors que les cinq XGC ex-Franche-Comté pourraient être concentrés sur la ligne, du fait de la pose du KVB en Suisse.