Le TVR de Caen a fait son temps. Le tramway sur pneus, considéré comme une solution technique dépassée et sans avenir, sera remplacé par un tramway fer, seul moyen pour accompagner le développement du réseau. L’occasion de revenir sur un système hybride, plutôt méconnu, décrié par les tenants du « vrai » tram.
Depuis novembre 2002, Caen est doté d’un tramway, deux lignes, A et B, qui s’étirent sur 15,7 km desservant 34 stations. Un tramway ? Pas tout à fait. L’agglomération a fait le choix du TVR, entendez « transport sur voie réservée », un système sur pneus guidé par un rail central sur lequel s’appuie un galet. Au début des années 2000, alors que le tramway a déjà fait un retour à Nantes, Strasbourg ou encore Orléans, le coût de l’infrastructure limite encore largement son extension dans l’Hexagone. Les agglomérations moyennes vont donc regarder avec intérêt les solutions techniques moins coûteuses leur permettant de s’équiper à leur tour. Développé par Brugeoise et Nivelles, un constructeur belge tombé dans l’escarcelle de Bombardier, le GLT (Guided Light Transport) va sembler une solution tout à fait intéressante. Ce véhicule routier à trois caisses, bimode diesel-électrique, semble cumuler les avantages des deux systèmes fer et route. Pour l’administration, il s’agit d’un trolleybus allongé de 24,50 m. Il est unidirectionnel, comporte un volant, des clignotants et des plaques minéralogiques. Deux villes sont plus particulièrement intéressées par ce « tramway », Nancy et Caen.
À Nancy, la création d’un réseau de trolleybus au début des années 80 nécessite un renouvellement du parc. Le GLT bimode, qui circule en site propre et sur route, répond parfaitement aux exigences de l’exploitant. À Caen, en revanche, il s’agit de construire un réseau de tram à moindre coût. On estime alors à 20 % les économies réalisables. Parmi les gros avantages du système, il y a la bimodularité. Équipé de pantographes (de perches à Nancy), le tram circule sous LAC (ligne aérienne de contact) 750 V en mode guidé et rejoint son centre de maintenance en véhicule routier classique. Il est remisé avec les autres autobus, faisant l’économie d’un centre dédié. Le mode pneus permet en théorie de s’affranchir ponctuellement d’un obstacle sur le site propre. Il offre une adhérence accrue, permettant de gravir des rampes de 13 %, tandis que son angle de giration lui permet de s’inscrire dans des courbes plus serrées. Toutes ces raisons cumulées vont conduire Caen à faire le choix du …