Sérieusement remis en cause après les dernières élections municipales, le tramway d’Avignon est relancé dans une forme allégée. La nouvelle ligne est attendue pour juin 2019.
Il s’en est fallu de peu que le tramway d’Avignon ne passe à la trappe. Fortement soutenu par l’équipe municipale alors en place, il était contesté par l’opposition qui arrive finalement aux affaires après les élections municipales de 2014. Officiellement, plus de tramway, la taille de l’agglomération ne permettant pas un tel investissement. Pourtant, la voie avait été ouverte par Besançon et Aubagne, qui ont inauguré tous deux en 2014 un réseau dans une agglomération d’à peine plus de 100 000 habitants. À Aubagne, il est même gratuit, cas unique au monde. Avignon s’était tout de même largement impliqué dans le dossier en définissant un tracé pour les deux lignes envisagées et en choisissant son matériel roulant, le Citadis Compact d’Alstom, déjà en service à Aubagne. Les habitants avaient été consultés pour la livrée et le design des rames. Après le choix inattendu de CAF pour le tram de Besançon, les autres constructeurs avaient réagi en proposant des versions courtes de leurs tramways, voyant dans le marché des moyennes agglomérations un nouveau débouché pour leur matériel roulant. Le tramway d’Avignon était attendu en première phase pour l’été 2016.
Les élections municipales ont marqué un sérieux coup de frein à de nombreux projets de trams qui ont été supprimés ou revus à la baisse. Le tramway d’Avignon, déjà largement engagé, ne pouvait être abandonné sans une importante perte financière, 48 millions d’euros. Après concertations au niveau de l’agglomération avec les autres communes, c’est un projet moins ambitieux qui a été retenu, tout en laissant la place à des développements ultérieurs si les conditions le permettent. À l’origine, le tramway devait comporter deux lignes sur 14,7 km desservant 22 stations. La fréquentation attendue était de 40 000 voyageurs par jour. La ligne A devait relier l’île Piot au Pontet en longeant les remparts tandis que la B prenait naissance à l’intérieur du coeur historique devant l’hôtel de ville pour rejoindre le quartier de Saint-Chamand. Les deux lignes se croisaient aux pieds des remparts.