Après un exercice financier 2011-2012 en demi-teinte, Faiveley Transport regarde les années à venir avec sérénité.
Si le chiffre d’affaires (CA) de Faiveley Transport, leader mondial des équipements ferroviaires, stagne autour de 900 millions d’euros depuis trois ans, le carnet de commandes ne désemplit pas, jusqu’à atteindre 1,69 milliard d’euros à la fin de l’exercice 2011-2012, soit une croissance de 16,3 % sur l’année. Cela représente 30 mois de CA en carnet pour l’activité « première monte », et sept mois de CA pour l’activité « services ». Globalement, le groupe français assure qu’il va bénéficier de la croissance mondiale du marché de l’équipement ferroviaire à moyen terme, grâce à l’urbanisation continue de nos villes, la montée des préoccupations environnementales, le rôle des transports ferroviaires dans le développement d’une mobilité durable et, enfin, le renouvellement nécessaire des flottes vieillissantes dans les pays occidentaux. Les éléments les plus marquants de l’année 2011-2012 sont certainement l’acquisition majeure de l’entreprise Graham White, lui permettant de s’installer durablement sur un marché nord-américain dynamique, la percée qualifiée d’« historique » sur le marché allemand et les conséquences lourdes des erreurs commises en Chine sur des projets de portes palières. Pour ce qui est de la stagnation du CA, le groupe l’explique principalement par la fin de différents programmes en Europe, la baisse significative des commandes en Espagne et l’incident chinois. Au sujet du marché européen, Thierry Barel, président du directoire et directeur général de la société, semble confiant et ne croit pas à un ralentissement des commandes : « Rien qu’en France, la RATP a investi massivement l’année dernière et prévoit 1,6 milliard d’euros d’investissements à venir. Différents projets d’extension et de rénovation offrent de nouvelles opportunités, et malgré la baisse sur le marché espagnol, on constate une forte croissance en Italie et dans les pays de l’Est. » Il faut noter également la commande allemande pour les trains à grande vitesse ICx, comprenant système de freinage, portes d’accès et climatisation, pour un montant record dans l’histoire du groupe, de 210 millions d’euros. Contrat pouvant être appelé à passer de 130 à 300 trains ICx pour un CA potentiel supérieur à 500 millions d’euros à l’horizon 2025, sans compter la maintenance – captive – qui en découle.
Le problème des portes palières en Chine semble avoir coûté cher à l’entreprise. Thierry Barel précise à ce sujet que « cette activité, qui est la seule à ne pas toucher à du matériel embarqué sur le train, implique des travaux de type chantier de génie civil. Nous n’avions pas l’habitude », reconnaît le dirigeant de Faiveley, ce qui a entraîné une mauvaise gestion du projet ainsi qu’une sous-évaluation des coûts et des risques. Plus généralement, les dirigeants du groupe indiquent que le fléchissement du marché chinois parfois évoqué est très relatif, puisque « 130 milliards d’investissements sont prévus par le gouvernement dans les années à venir, et 90 lignes de métro sont déjà approuvées ». Les limogeages qui ont eu lieu récemment semblent annoncer une plus grande ouverture à la concurrence sur les différents marchés intéressant Faiveley et ouvrent de nouvelles perspectives au groupe. Le marché américain, lui, connaît une forte croissance grâce au succès du partenariat avec Amsted, le fort rebond du marché du fret et l’acquisition de Graham White, numéro 3 des composants de freins et services sur le marché nord-américain. Enfin, c’est aussi vers la Russie que Faiveley se tourne pour préparer les années à venir. Ce pays, « plus grand réseau ferroviaire mondial », comme le rappelle Thierry Barel, continue de s’équiper et présente un fort potentiel en termes de renouvellement des flottes. Les trains régionaux, les projets de métros et les 800 tramways de la ville de Moscou en seront les principales bases.