Suite et fin de notre dossier sur l’ex-région Aquitaine (voir Rail Passion n° 225 et Rail Passion n° 226), avec un panorama de la situation présente et à venir, marquée avant tout par l’arrivée de la LGV SEA et ses conséquences – notamment sur le noeud ferroviaire de Bordeaux – et par la future mise en oeuvre du Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO), son prolongement logique.
La situation actuelle
En 2016, le réseau ferroviaire aquitain couvre 1 579 km de lignes dont 759 électrifiés et plus des deux tiers équipés d’une signalisation automatique (voir carte page 55). 852 km sont à voie unique et 215 km uniquement exploitées en trafic marchandises. Par rapport aux années 30, où il était sous la coupe des trois compagnies gérantes (PO, Midi, État), la situation du réseau a considérablement évolué, avec l’ablation d’un bon millier de kilomètres de lignes à faible trafic, d’abord privées de trafic voyageurs, puis désaffectées avant leur dépose. Au plan des installations, la marque très particulière des pionniers du Midi, avec ses équipements de traction électrique, de signalisation et sa voie armée avec les rails type DC, s’est fortement estompée, mais n’a pas totalement disparu. Pour ce qui est des matériels, les renouvellements successifs des locomotives, voitures et wagons ont bien entendu modernisé l’aspect des trains aptes à circuler à des vitesses toujours plus élevées, jusqu’à 200 km/h au mieux. En dehors du dépôt de Bordeaux agrandi et modernisé, chargé de la maintenance du parc moteur, subsiste l’établissement Industriel Charentes-Périgord, chapeautant deux sites : Saintes et Périgueux, chargés du grand entretien des voitures Corail, englobant le chantier Infra de Chamiers, opérant sur les composants de la voie. Les dessertes voyageurs, profitant de l’évolution des infrastructures et du matériel, ont été considérablement améliorées, qu’il s’agisse des relations grandes lignes et de celles du quotidien au plan régional. La trame TGV comporte 22 fréquences quotidiennes Paris – Bordeaux du lundi au jeudi, 26 les vendredis, dont 11 sans arrêt en 3 heures 17, temps augmenté d’une détente glissante incorporée pour tenir compte des travaux de raccordement de la SEA. Parmi eux :
• cinq continuent sur Hendaye, Irun (six les vendredis) ;
• cinq sur Tarbes, un sur Arcachon l’été (plus un les vendredis et deux les week-ends d’été) ;
• cinq sur Toulouse (six les vendredis).
Sur leur parcours, certains desservent les gares intermédiaires de Massy-TGV (un), Saint- Pierre-des-Corps, Châtellerault, du Futuroscope (un), de Poitiers, Angoulême, Libourne et, au sud, de Bordeaux, Dax, Bayonne, Biarritz, Saint-Jean-de-Luz, Orthez, Pau, Lourdes, Agen, Montauban. Les liaisons intersecteurs intéressent cinq fréquences de Lille, trois de Strasbourg avec arrêts selon le cas à Douai, Arras, Haute-Picardie- TGV, Charles-de-Gaulle, Marne-la-Vallée- Chessy, Massy-TGV, Saint-Pierre-des-Corps, au Futuroscope (les week-ends), à Poitiers, Angoulême, Libourne, Lorraine-TGV, Meuse- TGV, Champagne-Ardenne-TGV.