Le 26 août dernier, le Poma 2000 a cessé de circuler à Laon, remplacé par un autobus. Ce véhicule automatique tracté, en service depuis 1989, témoin de l’inventivité des années 70-80 en matière de transports collectifs, constituait un étonnant compromis entre funiculaire et métro.
En 1989, Laon, préfecture de l’Aisne, s’est doté d’un système de transport unique au monde, le Poma 2000. Quatre minicabines entièrement automatiques assurent la liaison entre la gare SNCF et la ville haute, quartier historique qui abrite notamment une cathédrale du XIIIe siècle et l’hôtel de ville. Depuis toujours, la liaison entre ces deux secteurs de ville a été problématique. La différence de niveau d’une centaine de mètres a rapidement conduit à rechercher des solutions de transport efficaces. Après une première expérience éphémère de chemin de fer Decauville à voie de 0,60 m en 1888, on s’oriente vers un tramway plus à même d’assurer un transport collectif dans des conditions satisfaisantes. En 1899 est ouverte la ligne du Chemin de fer de Laon entre la gare des Chemins de fer du Nord et la place de l’Hôtel-de-Ville. La difficulté réside bien dans cette importante différence de niveau avec des rampes à gravir assez inusuelles sur un réseau urbain pouvant atteindre 129 ‰.
L’ascension se fait néanmoins par adhérence classique, associée à une crémaillère sur certaines sections. Construite à écartement métrique, la ligne, de 1 479 m, rattrape un dénivelé de 96 m en 9 min avec une station intermédiaire à Faubourg-de- Vaux. L’intervalle de 30 min à l’ouverture de la ligne est progressivement diminué pour faire face à l’affluence. Quatre motrices sont affectées à l’exploitation. Au gabarit de 2,40 m, elles permettent de gravir des rampes de 50 ‰ en adhérence simple et jusqu’à 200‰ en crémaillère. La ligne connaît un certain succès, jouant un rôle essentiel dans le développement de la ville. Néanmoins, à partir des années 50 et 60, une nécessaire modernisation de l’infrastructure s’impose, qui se heurte aux capacités de financement limitées du concessionnaire. La contexture d’un réseau hors norme à crémaillère et écartement métrique complique encore le dossier. Le concessionnaire, dont les investissements à long terme ne sont pas garantis, jette l’éponge et l’exploitation est reprise en régie municipale en 1964. Une timide modernisation