Remettre en service une locomotive à vapeur classée monument historique et témoin du passé européen, c’est le défi que le Musée des tramways à vapeur des chemins de fer secondaires français (MTVS) s’est lancé. La chaudière de la locomotive Decauville 130 T (n° 96) doit être refaite pour répondre aux normes actuelles et une révision générale de l’ensemble de ses composants est nécessaire. Simultanément, les bénévoles ont achevé la pose de la voie ferrée (1,7 km) destinée à l’exploitation du train touristique dès mai 2017 dans l’Oise, de Crèvecoeur-le-Grand à Saint-Omer.
Le 7 janvier 2017 à Butry-sur-Oise (Val-d’Oise), peut-être était-ce dû au froid glacial et au verglas, mais ça courait dans tous les sens, sans doute pour se réchauffer… Toujours est-il que le soir venu, les bénévoles du Musée des tramways à vapeur des chemins de fer secondaires français (MTVS) avaient fini de démonter les annexes de la chaudière de l’antique 130 T Decauville : sablière, cheminée, changement de marche, tôlerie… « En dehors des boulons de cheminée, rien n’était vraiment grippé et tout s’est dévissé ou démonté sans problème. On voit que cette machine a roulé jusque très tard et qu’elle a toujours été abritée », commente Olivier Janneau, président du MTVS. Cette locomotive a un pedigree 100 % européen. En effet, elle a été construite en 1913 en Allemagne, avec des pièces fabriquées en France avant d’être livrée au Portugal où elle a circulé dans le Val de Vouga jusqu’en 1976. Classée aux monuments historiques en 2003, elle est la seule de la marque Decauville en voie métrique encore préservée en France, d’où son intérêt en termes de patrimoine ferroviaire et historique. L’association a dû l’expédier en Angleterre, où seront effectués des travaux de réparation, notamment le remplacement de la chaudière (le foyer d’origine en cuivre, qui est fissuré, va céder la place à un foyer neuf en acier) afin de répondre aux normes actuelles. Mais auparavant, il a fallu accomplir les tâches décrites plus haut, et ce, par un froid glacial.
Être prêts pour mai 2017
Le week-end suivant, le 14 janvier, « on ne lâchait rien ! », comme disent les rugbymen. À Butry comme à Crèvecoeur, le second site du MTVS, l’activité restait intense, les bénévoles oeuvrant comme des abeilles dans leur ruche. Six d’entre eux avaient bravé le froid polaire et la neige « et pourtant, ça tombait dur dès le matin », souligne Olivier Janneau. « Après quoi le soleil a joué avec les nuages, tout a fondu… mais la gadoue est restée ! » Cinquante- trois traverses, destinées à la voie ferrée du train touristique du Beauvaisis, mis en circulation quatre mois plus tard de Crèvecoeur-le- Grand à Saint-Omer (Oise), ont été coupées et percées.