Depuis plusieurs mois, la SNCF et ses partenaires procèdent aux essais d’un train conduit à distance, qui ont porté notamment sur la lecture automatique des signaux latéraux.
Nous l’avions annoncé dans Rail Passion n° 256 : les premiers tests grandeur nature du train autonome de la SNCF se sont déroulés avec succès en avril dernier. Mais la communication n’a été faite qu’en juillet. Les recherches et essais sont menés depuis plus de 18 mois par la SNCF et ses partenaires : l’Institut de recherche technologique Railenium, Actia Telecom, le Cnes et Thales. C’est en Région parisienne qu’est établie la base des essais à proximité du centre d’essais de Vitry-sur-Seine. Le site de conduite à distance expérimental est placé dans une structure modulaire en gare de Vigneuxsur- Seine (Essonne). La première circulation du train autonome baptisé « train drone » s’est effectuée entre le triage de Villeneuve- Saint-Georges et la gare de Juvisy, où plusieurs AR ont pu être réalisés. Ce train très spécial était composé des locomotives diesels BB 60002 et 60137 encadrant une voiture de mesures et un wagon plat portant un véhicule automobile avec une antenne pour les liaisons satellitaires.
Les locomotives sont bardées d’équipements nouveaux : caméra, caméra infrarouge, radar, lidar, etc. Des aménagements sont également mis en place pour assurer la télécommande des fonctions de l’engin ainsi que les contrôles en retour. Le déplacement du train a donc été commandé à distance depuis un bureau où un « téléconducteur » disposait de plusieurs écrans reprenant les images des caméras (environnement devant le train) et des caractéristiques de la locomotive (manomètres, indicateur de vitesse, etc.) et d’un pupitre simplifié (traction-freinage, bouton d’urgence). Des conducteurs du pool Essais étaient présents à bord.
Les objectifs de ces premiers essais de conduite à distance à partir du sol sont multiples : test du système de visualisation de la signalisation placé à l’avant du train, test des moyens de télécommunications entre le train et le sol, test de la commande des locomotives (traction et freinage) à partir de signaux numérisés. Deux technologies ont été testées pour l’envoi de ces signaux : la transmission satellite et un réseau cellulaire privé LTE (Long Term Evolution) équivalant au réseau 4 G de nos téléphones mobiles. Il faudra notamment tester les cas défavorables des lignes en tranchée et des tunnels. Une prochaine étape visera l’ergonomie de ce poste de téléconducteur.