Les mesures de confinement et de distanciation physique imposées par les gouvernements dans plus de la moitié du monde en raison de la pandémie de Covid-19 ont impacté très fortement le secteur des transports voyageurs aussi bien ferroviaires qu’aériens et routiers.
La progression rapide de la pandémie due au coronavirus SARS-CoV-2 observée en Europe à partir de mi-février 2020 a conduit un grand nombre de pays à fermer leurs frontières mi-mars, entraînant de facto la quasi-suspension des relations ferroviaires internationales et transfrontalières. Les mesures de confinement, drastiques dans certains pays, ont conduit également les opérateurs voyageurs à réduire très fortement leurs offres de transport voire à les suspendre. De nombreux personnels des entreprises ferroviaires ont été mis en chômage technique. La restauration à bord des trains a presque partout été suspendue. Tout comme en France, le train a permis dans quelques pays aux personnels soignants d’être transportés, parfois gratuitement, sur leurs lieux de travail. À partir de fin avril, avec les déconfinements, certains opérateurs rétablissaient très progressivement leurs offres de transport, mais en faisant respecter les gestes barrières et la distanciation physique par les passagers, et en imposant le port du masque voire de gants. Dès le début de la pandémie, le nettoyage et la désinfection du matériel était également renforcée, pour minimiser les contaminations à partir de surfaces potentiellement infectées, parfois à l’aide de technologies innovantes. Voyons ci-après, l’impact de la pandémie sur le transport ferroviaire voyageurs dans quelques pays en Europe et dans le reste du monde.
Allemagne
Avec les limitations drastiques de la vie sociale en Allemagne, l’offre grandes lignes de la DB a été réduite à 75 % de la normale, mais avec une fréquentation des trains d’environ 15 %. Le 14 mars, la République tchèque fermait ses frontières entraînant la limitation au parcours Prague – Decin des trains Prague – Decin – Dresde – Berlin Hbf – Hambourg. Le 15 mars, toutes les relations avec la Pologne étaient suspendues. Le 16 mars, l’Allemagne rétablissait des contrôles à ses frontières avec l’Autriche, le Danemark, la France, le Luxembourg et la Suisse. Les relations avec le Danemark ont été suspendues le 16 mars, celles avec la Suisse le 19 mars avec la gare de Bâle Bad Bf comme terminus, celles avec la France le 20 mars et celles avec les Pays-Bas le 23 mars, les trains Berlin – Amsterdam ayant pour terminus Bad Bentheim. Avec la levée progressive des mesures de confinement partiel, DB Regio faisait circuler à nouveau dès le 5 mai 90 % des trains prévus au service annuel 2020. Jusqu’à cette date DB Regio avait réduit son offre d’un tiers. Après six semaines d’interruption, les relations ferroviaires entre l’Allemagne et la France ont repris le 11 mai avec un AR ICE Francfort-sur-le-Main – Paris-Est et un AR Karlsruhe – Paris-Est. Début juin, l’offre ICE/TGV France – Allemagne devait augmenter. Par manque de voyageurs, Flixmobility a interrompu totalement le 18 mars la circulation de ses bus et le lendemain celle des trains de l’opérateur Flixtrain.
Autriche
Les autorités autrichiennes ont suspendu quelques heures le 23 février les trains Eurocités en provenance d’Italie sur la ligne du Brenner après une suspicion d’infection au nouveau coronavirus de deux voyageuses finalement testées négatives. Suite aux mesures prises par le gouvernement autrichien pour lutter contre la propagation du Covid-19, les trains internationaux ont été suspendus avec l’Italie le 11 mars, ceux avec la Slovaquie le 12 mars, ceux avec la République tchèque le 14 mars, ceux avec la Slovénie le 16 mars et ceux avec l’Allemagne du 16 mars au 25 mars. À partir du 26 mars l’offre Railjet entre l’Autriche et la Hongrie a été réduite et les trains EC entre les deux pays suspendus.