Le complexe ferroviaire de Mulhouse a connu des étapes capitales de modernisation avec l’apparition des TGV, la construction des lignes nouvelles Est-européenne et Rhin-Rhône et l’expansion remarquable des liaisons TER. Aujourd’hui Mulhouse-Ville bénéficie d’un important plan de modernisation qui lui permettra de poursuivre son développement et de répondre à la hausse de fréquentation.
Mulhouse compte 110 000 habitants, près de 230 000 dans l’agglomération. Cette localité dynamique, sous-préfecture du Haut-Rhin baignée par la Doller et l’Ill, traversée par le canal du Rhône au Rhin, est toute proche de l’Allemagne et de la Suisse.
Son passé historique est riche avec plusieurs monuments préservés et son activité industrielle a longtemps concerné les constructions mécaniques avec comme têtes d’affiche la SACM, les textiles et les gisements potassiques plus au nord dont l’exploitation a cessé en 2004. Depuis 1962 l’usine PSA établie à Sausheim constitue le pôle principal d’emplois de la métropole. Bien que ce soit la Compagnie de l’Est qui crée en 1839 les premières voies ferrées dans ce territoire du sud de l’Alsace, le complexe mulhousien qui comme Strasbourg dispose d’un anneau entourant la ville facilitant l’accès à la gare centrale située sur l’axe international nord - sud joignant le Benelux à la Suisse et à l’Italie de Luxembourg à Bâle, a changé de mains à plusieurs reprises. Il est passé en 1870 sous la coupe du réseau Elsass-Lothringen lors de l’occupation prussienne, puis sous celle de la compagnie Alsace-Lorraine, avant d’être repris par la région de l’Est de la SNCF à la nationalisation en 1938.
Durant son premier siècle d’existence le complexe ferroviaire n’aura subi, en dehors des reconstructions dues aux dommages engendrés par le grand conflit 1939-1945 avec l’Allemagne, qu’une seule profonde modernisation en 1957 lors de l’électrification en monophasé du programme Reding – Bâle. Ultérieurement les prolongements du 25 kV vers Belfort en 1970 et vers Neuenbourg en 1981 ne se sont pas entourés de remaniements au niveau de la gare principale de Mulhouse-Ville.
De grandes dates ont ponctué les multiples étapes de la vie du chemin de fer touchant Mulhouse, de son origine jusqu’aux années 50 (voir encadré page 45). Au-delà son fonctionnement n’a cessé d’évoluer avec la modernisation de la traction, des trains de voyageurs aux horaires toujours plus affinés, l’apparition tardive des TGV bénéficiant des lignes nouvelles Est-européenne et Rhin-Rhône, l’émancipation fantastique des liaisons TER et la disparition des trains de nuit.
A contrario les flux marchandises ont subi un recul notable comme malheureusement partout en France, qu’il s’agisse du transit et des transports chargés ou reçus dans les gares de l’agglomération.
1957-2007 : l’évolution du chemin de fer touche tous les domaines
Grâce à des prêts consentis par la Suisse, le projet d’électrification Reding - Strasbourg - Bâle voit son aboutissement le 26 octobre 1957 avec électrification en 25 kV de Strasbourg à Bâle avec équipement du contournement nord de Mulhouse, y compris les raccordements de Dornach et de Wanne. À cette occasion la gare voyageurs de Mulhouse-Ville voit ses quais allongés, son plan de voies remanié avec un PRS opérationnel le 3 mai précédent. Le BAL remplace le block Alsace-Moselle de Lutterbach à Rixheim. Les nouvelles machines électriques s’implantent avec les BB 12000, 13000, puis 16000, 16500 et 20101-20104 en remplacement des 231 B, K, 141 P et 141 R.
Le trafic voyageurs est en augmentation. Il est couronné par les TEE Edelweiss, Arbalète et les trains de nuit Arlberg-Express, Alpenrose-Express, Italia-Express. Des RGP assurent les relations transversales Strasbourg - Lyon et Mulhouse - Lyon. Les liaisons omnibus de l’étoile couvertes par des autorails De Dietrich et X 3700 vont être confiés à des EAD X 4300. À partir de 1963 la diésélisation lourde s’implante sur la ligne 4 vers Belfort et Paris avec des engins puissants, tels des A1A-A1A 68000, 685000 et prototypes BB 69000, CC 70000 puis des CC 72000.