On ne le verra plus sillonner la région, le train de bauxite s’est arrêté après plus d’un demi-siècle de rotations incessantes entre Fos et Gardanne. Le « Pech », aux compositions très variées, figurait au nombre des trains les plus lourds de France.
C’est désormais fini pour un des trains les plus lourds de France… le célèbre « Pech » ne sillonnera plus les paysages arides de la Camargue, il ne fréquentera plus la mythique PLM qu’il traversait au milieu des paysages provençaux de Miramas à Rognac, il ne zigzaguera plus sur la ligne de Rognac – Aix où il passait sous l’impressionnant aqueduc de Roquefavour, tout comme la gare de Gardanne ne verra plus jamais les véhicules orangés stationner le long de l’usine et de l’ancien bâtiment voyageurs.
Après 50 ans de présence sur les rails, le célèbre train aux multiples compositions atypiques est condamné par la crise sanitaire, associée à une crise économique. Un ou plusieurs engins moteurs pouvaient encadrer jusqu’à une quarantaine de véhicules effectuant des rotations incessantes entre le port de Fos-sur-Mer et l’usine d’alumine de Gardanne.
C’est un train mythique qui quitte la scène ferroviaire.
La naissance d’un train atypique, aux crochets d’engins mythiques
Créée à la fin du XIXe siècle, l’usine de Gardanne extrait l’alumine de la bauxite depuis plus d’un siècle. Cette dernière est tout d’abord issue des mines varoises, puis au milieu du XXe siècle, suite à l’épuisement des gisements, elle est importée de Guinée et d’Australie en complément de la bauxite locale.
En 1968, les premiers trains remplis de bauxite d’importation circulent entre le môle minéralier de Fos où les navires déchargent la précieuse matière première et l’usine de Gardanne qui la transforme en aluminium.