Hello Paris, futur exploitant du Charles-de-Gaulle Express, reçoit ses premières rames commandées auprès d’Alstom. Le service permettra aux voyageurs arrivant en TGV ou TER en gare de Paris-Est de se rendre à l’aéroport Charles-de-Gaulle en une vingtaine de minutes.
La crise sanitaire et les différentes péripéties judiciaires ont perturbé l’avancement des travaux du CDG Express qui ne devrait pas voir le jour avant fin 2026-début 2027 alors qu’il était initialement attendu pour fin 2025.
La cour administrative d’appel de Paris a validé le 28 avril 2022 la poursuite du chantier du futur train, en revenant sur une précédente décision de justice. Le projet a été de nombreuses fois bouleversé, après avoir été qualifié de « train des riches », notamment pour les tarifs envisagés et son impact sur la biodiversité dans les zones traversées.
Il est désormais qualifié d’« intérêt public majeur », ce qui permet de déroger aux dispositions du code de l’environnement concernant la protection des espèces animales. Rappelons qu’en novembre 2020 le tribunal administratif de Montreuil avait annulé l’arrêté préfectoral autorisant le projet à déroger au code de l’environnement, ce qui empêche de mener des travaux dans les zones où se trouvent des espèces protégées (oiseaux, grenouilles et lézards des murailles). Seuls les projets pouvant arguer d’un intérêt public majeur peuvent faire fi de ces dispositions, revues en ce début d’année 2022.
La desserte de Paris par voie ferrée depuis l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle est réalisée par le RER B. Cette ligne comprend dans sa partie nord deux branches, dont une dessert l’aéroport avec une tarification spécifique. Avant le programme de rénovation achevé en 2016, la qualité du service était décriée avec notamment une signalétique non internationalisée, opaque et un fonctionnement erratique des trains.
Bien que la ligne B du RER traverse la région parisienne du nord au sud en passant par de grandes gares d’échanges à Paris (Gare du Nord, Châtelet – Les Halles), certains passagers aériens évitent d’emprunter le RER, inadapté à leurs besoins spécifiques en raison des équipements insuffisants qu’il leur propose, et utilisent des taxis ou des bus mais se trouvent parfois bloqués dans les bouchons de l’autoroute A1 ou de l’autoroute A33.
On s’attend à ce que toutes les négativités résumées ci-dessus disparaissent avec l’introduction du Charles-de-Gaulle Express.
L’exploitant du CDG Express, le groupement « Hello Paris (Keolis-RATP Dev) » avait proposé dans son dossier de candidature le train « Régiolis » (dit aussi « Coradia Liner ») fabriqué par Alstom. Durant l’été 2019, « Hello Paris » commande 13 rames « Coradia Liner », dans une version adaptée pour la desserte aéroportuaire, qui seront assemblées sur le site de Reichshoffen d’Alstom.
Le géant ferroviaire Alstom doit être sûrement ravi d’accompagner le groupement « Hello Paris » dans le cadre du projet CDG Express. Fabriqué en France, les 13 rames « Coradia Liner » spéciales seront l’une des vitrines du savoir-faire français, que des millions de voyageurs découvriront en arrivant et en quittant l’aéroport Charles-de-Gaulle.
Le projet CDG Express est aussi mis en balance avec le projet de Ligne 17 du métro (automatique) qui ambitionne elle aussi de relier Paris à Roissy.
Inscrite dans le projet global du Grand Paris Express, cette nouvelle ligne de métro, relierait Le Mesnil-Amelot à Saint-Denis Pleyel, en passant par la Plaine Saint-Denis, l’aéroport du Bourget et l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle en 2030 (en intégralité).