Apparus à la fin des années 90, les X 72500 sont au complet en 2000 et sillonnent la France. Cette série de plus de 100 éléments a rendu de multiples services, il faut toutefois noter qu’elle n’était pas exempte de dysfonctionnements. Le retrait de ces autorails s’accélère au terme d’une carrière relativement courte assortie de parcours globaux très modestes.
Élégants et très confortables avec des aménagements proches des voitures Corail, les X 72500 de la SNCF sont nés à la fin des années 90. Commandés à Alstom par plusieurs régions pour les liaisons régionales, ils se font attendre, obligeant à desserrer le programme d’amortissement des séries anciennes d’EAD X 4300, 4500, 4630, RGP 1 et 2 et X 2800. C’est le premier matériel moteur de la SNCF qui va être imaginé par un cabinet de design (MBD design). D’une puissance de 1 200 kW, les X 72500 sont aptes à 160 km/h après des essais en Charentes-Poitou, Aquitaine, sur les lignes pentues du Transpyrénéen oriental et la ligne des Alpes. Des dysfonctionnements techniques et des incidents divers perturbent gravement leurs premières années de fonctionnement d’abord aux dépôts de Limoges, Tours-Saint- Pierre et Nantes où ils commencent leur carrière. Cela entraîne leur retour à l’usine Alstom d’Aytré au grand dam des conseils régionaux pour deux opérations techniques : • Rétrofit 1, portant sur des modifications des systèmes de sécurité et l’installation de nouvelles versions du système informatique embarqué ;
• Rétrofit 2 avec plus de 200 modifications pour résoudre les problèmes de confort de voyageurs et atténuer les bruits émanant des groupes électrogènes chargés de fournir l’énergie autre que celle nécessaire à la traction. Autre grief de poids peu favorable aux liaisons à arrêts fréquents, les longues séquences de fermeture et d’ouverture des portes (une seule par caisse) allongent les stationnements dans les gares. S’ajoutent par ailleurs des problèmes récurrents de fermeture des capots d’extrémité cachant l’attelage automatique, conduisant à une limitation à 120 km/h.
Par ailleurs l’EIMM de Nevers, désigné comme atelier directeur de cette série pionnière, procède à de nombreuses interventions et modifications de détail retardant le plein emploi des engins conçus pour assurer la relance des transports régionaux. Commandée en 105 exemplaires (90 bicaisses et 15 tricaisses), la série offre 22 places de 1re classe et 128 de 2de pour la version bicaisse, 22 et 206 en version tricaisse. Les engins sont partagés originairement entre 12 régions : • 12 au Centre affectés à Tours-Saint-Pierre, 15 à la Basse- Normandie entretenus à Tours et mis progressivement à trois caisses, puis basculés à Caen ; • six au Limousin, cinq au Poitou-Charentes, 12 à l’Aquitaine, huit à Midi-Pyrénées tous basés au dépôt de Limoges ; • 10 aux Pays de la Loire stationnés à Nantes-Blottereau ; • 15 à Rhône-Alpes avec rajout ultérieur d’une remorque intercalaire et trois à l’Auvergne, deux à la Bourgogne tous entretenus par le dépôt de Lyon-Vaise ; • 12 à Provence-Alpes-Côte d’Azur et cinq au Languedoc- Roussillon basés à Marseille-Blancarde avec acheminement à vide jusqu’à Nîmes.
L’engagement commercial en US, UM 2 et UM 3 débute sur la radiale secondaire Paris – Tours par Châteaudun, puis sur la relation intervilles Paris – Dreux – Argentan – Granville où les déboires vont en se multipliant. Des gains de temps en découlent cependant tout comme sur les relations de Tours à Vierzon et Nevers, Limoges à Bordeaux, Bordeaux à Montde- Marsan et Sarlat, Toulouse à Clermont-Ferrand via Capdenac, Aurillac, Marseille à Veynes et Briançon, Romans-Bourg-de-Péage à Briançon via Valence-Ville, Die et Veynes. Le parc lyonnais engagé sur Lyon – Grenoble et sur Annecy – Chambéry – Grenoble, assure une tournée internationale débordant sur la Suisse de Genève à Valence via Chambéry, Grenoble, qu’il perdra un peu plus tard. Des investigations concernent la rame X 72547/72548 Aquitaine comme prototype pendulaire, abandonné en 2000.
Alors qu’en 2000 la série est enfin au complet et couvre tout l’Hexagone à l’exception du Nord et de l’Est, une commande subsidiaire de 12 éléments tricaisses (72711/12-72733/34) est passée à laquelle s’ajoutent deux remorques pour forcement de deux rames Bourgogne (72581/82, 72615/16). Cette adjonction s’étale jusqu’en 2004 avec deux rames Bourgogne gérées par Lyon-Vaise puis mutées à Nevers, de six à la région Picardie pour tournées Amiens – Boulogne – Calais, Amiens – Laon et Saint-Quentin, Laon – Paris-Nord, de quatre à Champagne-Ardennes détenues par le technicentre de Longueau pour des courses IC Paris-Est – Troyes – Chaumont – Culmont-Chalindrey. Les éléments de Nevers assurent un moment des tournées jusqu’à Dijon puis des missions nouvelles de Dijon à Paris-Lyon avec pointes à Auxerre et Avallon rapidement reprises par des éléments B 81500 neufs.