En l’espace de 15 jours, la SNCF a vu son monopole, datant de sa création en 1938, disparaître au départ de Marseille-Saint-Charles sur deux lignes emblématiques de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur : la desserte à grande vitesse Paris – Marseille et la ligne Marseille – Nice en TER. Deux opérateurs vont tenter de s’imposer chacun sur leur marché : la longue distance et le régional. Faisons le point en coulisses sur cette révolution ferroviaire
Ce mois de juin, les habitués et les cheminots de la gare Saint- Charles ne l’oublieront pas de sitôt !
La concurrence dans le système ferroviaire, annoncée depuis plusieurs années, a connu dans la cité phocéenne un sacré coup d’accélérateur en à peine 15 jours. Le 15 juin, Trenitalia France a démarré son offre commerciale entre Paris et Marseille.
Deux semaines plus tard, Transdev Sud Inter-Métropoles, filiale du groupe Transdev, a lancé ses premiers trains entre Marseille et Nice.
Une révolution, dans une gare où jusque-là la concurrence était représentée par un symbolique AR Renfe Marseille – Madrid quotidien : deux sillons sur les 400 qui circulent quotidiennement à Marseille.
TRSI : une volonté régionale pour une première nationale
En ce matin caniculaire du 29 juin, tout semble normal en gare de Marseille-Saint-Charles. Comme tous les dimanches depuis le début du service 2025, le train 17467 pour Nice est affiché, prêt à recevoir les voyageurs matinaux. Et pourtant, il ne s’agit pas d’un train comme les autres. Une agitation inhabituelle s’empare de son quai de départ, voie B. À 5 h 57, photographes, journalistes et vidéastes d’un jour immortalisent le départ du premier TER à être opéré par une autre société que le groupe SNCF, pour le compte du conseil régional Provence- Alpes-Côte d’Azur*.
Cette liaison Marseille – Nice est en effet devenue la première ligne TER dont SNCF Voyageurs perd l’exploitation, mettant fin à un