Depuis la mise en service en 1872 de la première ligne de chemin de fer, le rail n’a pas cessé d’accompagner le Japon dans sa modernisation. Devenu vitrine technologique avec le Shinkansen, symbole mondial de vitesse et de fiabilité, il allie tradition, innovation et qualité de service, et est profondément ancré dans la vie quotidienne des Japonais.
L’histoire des chemins de fer au Japon reflète la transformation du pays d’une société féodale isolée en une puissance industrielle moderne. Cette aventure, qui commence à la fin de l’époque Edo et se poursuit jusqu’à la privatisation de la Japanese National Railways en 1987, est marquée par des innovations techniques, des défis politiques et une volonté déterminée de modernisation.
Naissance du chemin de fer japonais
Les premiers contacts du Japon avec le chemin de fer remontent à 1853-1854, lorsque le commodore Matthew Perry arrive dans la baie de Tokyo à Uraga avec ses « vaisseaux noirs » et offre au shogunat Tokugawa un modèle réduit de locomotive à vapeur, puis fait circuler à 32 km/h une locomotive à vapeur sur un circuit de 100 m de long, ce qui impressionne ses hôtes japonais.
Peu après, en 1855, le clan Saga construit sa propre locomotive à vapeur fonctionnelle, montrant ainsi l’aptitude précoce des Japonais à s’approprier les technologies occidentales. Cependant, le véritable démarrage du chemin de fer nippon intervient après la restauration de Meiji (1868), lorsque le nouveau gouvernement fait de la modernisation du pays une priorité.
Le vice-ministre Ōkuma Shigenobu, convaincu de l’importance des transports pour le développement économique, décide de construire une ligne entre Tokyo (alors Edo) et Yokohama, malgré l’opposition de certains conservateurs comme Saigō Takamori, qui privilégie les dépenses militaires et la modernisation de l’armée japonaise.







