La Translozérienne, cette artère de 77 km joignant Le Monastier à La Bastide-Saint-Laurent-les-Bains, appartient à la région Occitanie qui en assure la sauvegarde. Elle est numérotée 723 au catalogue RFN et fait partie des quatre voies uniques en service circulées par un nombre très réduit de mouvements TER. En effet sa desserte fer se limite à deux AR quotidiens Mende – Nîmes et un seul de Marvejols à Mende.
Gérée par la région SNCF de Montpellier, cette voie ferrée unit les radiales des Causses et des Cévennes dans un environnement tourmenté qui rend son exploitation difficile, du fait de :
• son enneigement très sévère dû à la formation fréquente de congères accumulées par la burle soufflant sur la Margeride, le Gévaudan et le mont Lozère ;
• ses nombreuses courbes descendant à 150 m de rayon ;
• l’altitude maximale de 1 215 m atteinte par le rail sur le plateau dénudé de Montbel, pour une ligne à traction autonome, surclassant de peu celle de Briançon à la cote de 1203.
Voulu par la préfecture de la Lozère pour désenclaver Mende, un premier projet rapidement abandonné prévoit de relier directement Marvejols à Barjac dans la vallée du Lot en remontant le cours de la Jordanne jusqu’au seuil de Vielbougue à la cote 866. À la place la première section longue de 30 km va joindre la gare de bifurcation du Monastier sur la section Banassac – Marvejols de la ligne des Causses en remontant le cours tortueux du Lot franchi à six reprises dans un décor composé de bois et prairies, permettant l’adoption de déclivités ne dépassant 15 mm/m et de courbes de 300 m de rayon minimum. Sur ce trajet inauguré par la Compagnie du Midi le 3 mai 1884, trois gares de croisement sont construites à Chanac, Barjac et à Balsièges, une halte au Villard-Salelles et cinq petits tunnels cumulant 1 138 m creusés, celui de Balsièges étant à gabarit double voie.
À Mende, la plus petite préfecture française ne comptant que 12 300 habitants, la gare se situe à l’altitude 723 au nord de la ville dominée par le mont Mimat.
Pour rejoindre la ligne des Cévennes, la jonction depuis Mende, dont les habitants sont résolument tournés vers Nîmes, va faire l’objet de plusieurs options, à commencer par un tracé rejoignant Prévenchères. Plusieurs projets sont mis en concurrence pour rejoindre la ligne PLM des Cévennes à La Bastide-Saint-Laurent-les-Bains.
Rappelons que la circulation des trains entre Langeac et Langogne est totalement coupée jusqu’au 24 mai 2024. Des autocars de substitution sont mis en place.
Le tracé de cette ligne a connu de nombreuses variantes en raison du relief très accidenté dans lequel elle s’inscrit. Il était prévu à l’origine un tracé beaucoup moins sinueux et exposé aux intempéries entre Mende et La Bastide, lequel a commandé à être réalisé dans les années 1880. Il semble que les difficultés de percement des souterrains associés à des coûts de réalisation très élevés et au faible potentiel de la ligne aient conduit à réévaluer de fond en comble le projet. Les travaux engagés ou simplement esquissés, notamment vers Mende (tunnel de Badaroux) et Belvezet (tunnel d’Altaret Goulet), ont été abandonnés. Le tracé actuel, plus pittoresque que performant, a alors été étudié puis engagé tardivement.
La ligne du toit de la France avec les autorails TER!