Lancé il y a 10 ans, Ouigo est un succès. L’objectif initial de la SNCF, inciter la clientèle à choisir le train pour ses déplacements, est atteint : l’arrivée de Ouigo sur un axe fait croître de 20 % le nombre de voyageurs. La SNCF poursuit le développement de son offre, avec pour ambition de faire doubler le nombre de passagers d’ici à 2030.
Lorsque les rames TGV bleu et rose débarquent à Marne-la- Vallée le 2 avril 2013, le pari de la réussite n’est pas évident. 10 ans plus tard, Ouigo est un succès : 20 % de parts de marché de la grande vitesse en France, 50 destinations, 110 millions de voyageurs transportés en 10 ans (50 cumulés en 2019). Ouigo a transporté 24 millions de voyageurs en 2022 (17 millions en 2019). L’objectif initial était d’amener plus de monde au transport ferroviaire. Selon Alain Krakovitch, directeur de SNCF Voyageurs, les voyants sont au vert : un voyageur sur deux de Ouigo n’aurait pas pris le train sans Ouigo, un voyageur sur cinq n’aurait pas voyagé du tout, un voyageur sur trois aurait pris un autre mode de transport. À chaque arrivée de Ouigo sur un axe, c’est 20 % de voyageurs supplémentaires. S’il est vrai qu’un voyageur sur deux vient d’un TGV inOui, cela libère des places et au global, ce sont davantage de voyageurs qui prennent le train.
Sans surprise, le facteur prix est le principal critère de choix du client. Car si 75 % des Français veulent bien voyager en train, le contexte actuel du pouvoir d’achat freine cette ambition. Avec le bouclier tarifaire, les prix de Ouigo n’ont pas augmenté en 2023. Un voyageur sur deux a voyagé pour moins de 25 euros en 2022. Le prix maximal est passé de 115 à 99 euros et seulement 15 % des voyageurs ont payé leur place plus de 50 euros.
Le développement de l’offre a donc été le fil conducteur de ces 10 années. L’un des faits marquants est l’arrivée de Ouigo en 2017 dans les grandes gares parisiennes. Fin 2022, deux nouvelles offres sont proposées au départ de Paris-Montparnasse : Brest avec un AR quotidien desservant Saint- Brieuc, Guingamp et Morlaix, La Rochelle avec un AR du vendredi au lundi desservant Niort et Surgères qui sera quotidien en période estivale. Toujours en 2022, Quimper et Bourg-Saint-Maurice sont désormais accessibles depuis une gare au coeur de Paris au lieu d’une gare périphérique. Plus récemment, depuis le 27 mars, Ouigo relie tous les jours Paris à Perpignan avec arrêts à Sète, Agde, Béziers et Narbonne. Un train Roissy – Toulon devrait voir le jour en 2024. Et sans doute trois autres en 2026 non précisées à ce jour.
Ouigo est le nom du service commercial ferroviaire à bas coûts (contrairement à la marque TGV inOui), lancé par la SNCF le 2 avril 2013 (avec des rames TGV) puis le 11 avril 2022 (pour les trains classiques assurés avec des voitures Corail), en France. Ce service est également lancé avec des TGV le 10 mai 2021 en Espagne, par le biais d’une filiale créée ad hoc.
Cette offre répond à une segmentation du marché, avec une tarification se rapprochant de celles de l’autocar et du covoiturage, ainsi que du niveau de service de l’avion (en particulier à bas coûts), avec des délais de présence obligatoire avant le départ et des services optionnels payants (tels que le Wi-Fi dans les TGV).
Les TGV Ouigo desservent principalement les gares de Marne-la-Vallée – Chessy, Aéroport Charles-de-Gaulle 2 TGV, Massy TGV, Paris (Montparnasse, Est et Lyon), Lyon (Perrache, Part-Dieu et Saint-Exupéry TGV), Marseille-Saint-Charles, Nice-Ville, Montpellier (Saint-Roch et Sud-de-France), Perpignan, Lille-Flandres, Tourcoing, Rennes, Brest, Quimper, Nantes, La Rochelle-Ville, Bordeaux-Saint-Jean, Toulouse-Matabiau, Metz-Ville et Strasbourg-Ville.
Le service Ouigo Train Classique dessert notamment Paris (Paris-Austerlitz et Bercy), Dijon-Ville, Lyon (Perrache et Part-Dieu), Massy – Palaiseau, Chartres, Les Aubrais, Blois – Chambord et Nantes.
En Espagne, les trains Ouigo relient Barcelone-Sants à Madrid-Atocha, via Camp de Tarragone et Saragosse-Delicias. Ils effectuent également des liaisons entre Madrid-Chamartín-Clara Campoamor et Valence-Joaquín Sorolla, d’une part, et Alicante-Terminal via Albacete-Los Llanos, d’autre part. Le service est assuré par des rames Euroduplex spécifiques, dont le nombre devrait à terme atteindre 14. Ces rames ont été prélevées dans le parc de la SNCF (série 800), puis rendues aptes à rouler sur le réseau de l’ADIF; elles sont partiellement réaménagées, tout en conservant la voiture-bar et la première classe. Elles sont basées à Cerro Negro, dans la banlieue sud de Madrid, et sont entretenues par Alstom sur trois sites de la Renfe.
Le matériel affecté à l’offre Ouigo est constitué de rames TGV à deux niveaux dédiées (dont le nombre devrait atteindre 50 vers 2025; il y en a 38 en 2021), constituées de motrices de la génération Dasye, et de voitures de la première génération des TGV Duplex aménagées pour pouvoir transporter 20% de passagers en plus (une rame Ouigo en unité simple peut en effet contenir 634 passagers, contre 510 sur une rame standard). Ce gain en capacité est rendu possible par moins d’espace pour les bagages, l’absence de première classe et de voiture-bar, et par l’utilisation d’un autre type de sièges. Les rames Ouigo, circulant douze heures par jour, sont entretenues la nuit dans les technicentres SNCF de Lyon-Gerland, de Marseille, de Châtillon, du Landy (Saint-Denis) et de Tourcoing, ainsi que dans le technicentre Est Européen (implanté sur les communes de Pantin et de Bobigny).
Le service Ouigo Train Classique utilise quant à lui 9 locomotives BB 22200 et 36 voitures Corail. Chaque train, comportant huit de ces voitures (qui sont toutes de seconde classe), permet de transporter jusqu’à 640 voyageurs.