En huit ans, la marque Ouigo s’est imposée comme système de transport à part entière. Le programme de transformation des rames vient de se terminer. Et en 2021, Ouigo sera présent en Espagne. Retour sur un modèle très particulier.
L’idée du Ouigo germe en 2010 pour une mise en œuvre en 2012 alors que le modèle TGV traverse une crise financière. Source principale des revenus de la SNCF, la santé du TGV vacille et la rentabilité baisse depuis deux ans. L’entreprise lutte déjà pour une baisse des péages et pour la fin de l’encadrement strict des prix des billets. Comment mieux utiliser un parc qui devient pléthorique alors que l’entreprise mise à fond sur la rame à deux niveaux et comment faire venir au train de nouveaux voyageurs ? Il y a déjà les billets Prem’s et la formule iDTGV. Il faut aller plus loin. La SNCF va s’inspirer du modèle aérien et plus précisé- ment des compagnies low cost : un maximum de voyageurs, des services réduits ou payants, une grande rotation du matériel pour les rentabiliser. Une rame Duplex de 512 places coûte à l’achat environ 35 millions d’euros.
La réflexion arrive au moment où les premières rames de la série 200 se préparent à leur opération mi- vie. Elles ont été livrées en deux vagues : 30 rames entre 1995 et 1998 puis 59 rames entre 2001 et 2006. Leur passage au technicentre industriel de Bischheim est l’occasion de repenser l’aménagement dans l’esprit low cost (voir petit texte suivant).
Une utilisation intensive des rames impose aussi des réaménagements techniques. La maintenance est exclusivement assurée de nuit au technicentre de Lyon-Gerland, ce qui implique une des- serte adaptée avec des départs ou des arrivées à Lyon et un grand respect de ces rendez-vous de maintenance. Ensuite, il est indis-