Nous retraçons ici l’histoire, forcément mouvementée, de la gare frontière de Vintimille, achevée en 1872 par les FS et connectée la même année à la ligne du littoral français Marseille – Nice – Menton.
Avec la construction de la voie ferrée issue de Gênes et Savone par la Riviera ligure, les chemins de fer de Piémont- Sardaigne achèvent la gare-frontière de Vintimille le 18 janvier 1872. Elle dessert une localité maritime encadrée par les rivières Nervia et Roya ; le coeur ancien pittoresque de la cité avec ses ruelles étroites et la cathédrale romane Santa Maria Assunta érigée aux XIe et XIIIe siècles est situé sur un promontoire dominant la Méditerranée. Elle est connectée à la France le 18 mars suivant par la ligne du littoral azuréen issue de Marseille par Nice et Menton, dont les sept derniers kilomètres sont en territoire italien. Ces deux artères littorales sont à l’origine livrées en voie unique.
Au fur et à mesure de la progression des trafics, les FS créés en 1905 augmentent le nombre de voies à quai et construisent une halle couvrant les voies ainsi que deux dépôts de locomotives, l’un italien, l’autre français avec demi-rotonde, ainsi qu’une halle de transbordement des colis et des faisceaux de garage des rames des deux réseaux. En 1910 une seconde voie est créée de Menton-Garavan à Vintimille, truffée de tunnels. Avant et après la guerre 1914-1918, Vintimille reçoit des trains de luxe traversant toute l’Europe de Berlin, Varsovie, Vienne, Rome, Venise via Gênes et continuant vers Nice et Cannes et par les voies PLM de Calais, Bruxelles, Amsterdam, Paris terminus ou prolongés à San Remo. La voie unique entre Vintimille et Bordighera est à son tour pourvue d’une seconde voie en 1925.
L’ouverture par les FS en 1928 de la fantastique voie unique transalpine par le col de Tende depuis Coni via Breil-sur-Roya justifie l’élargissement du viaduc de la Roya. Dès lors des circulations voyageurs sont proposées de Turin et en deçà, terminus Vintimille. En 1931 les chemins de fer italiens électrifient sous courant triphasé 3 600 V l’artère Savone – Vintimille et l’antenne de Piene, le bouclage jusqu’à San Dalmas au nord n’étant effectué qu’en 1935. À ce stade, le site de Vintimille investi par les engins des types E 432, 550, 551, 554 demeure enfumé par les locomotives françaises basées à Nice des séries 241 A, 231 C, D, 230 C et 242 AT. Des trains internationaux touchent Vintimille en provenance de Budapest, Belgrade, Vienne, Prague, Zurich, Munich, Berlin, Trieste, Rome, Ostende via Gênes ; Calais, Paris, Cerbère via Marseille et de Genève via Simplon, Turin et Coni terminus San Remo.