Place forte de l’artère impériale, le noeud ferroviaire de Laroche-Migennes a connu une intense activité durant un siècle. Son dépôt disposait de trois rotondes, avec une prédilection pour le trafic voyageurs. La fin de la traction vapeur puis l’ouverture intégrale de la LGV Paris – Lyon ont irrémédiablement affecté son activité de transit. De nos jours, la trame voyageurs exclut les relations à grand parcours et le trafic fret demeure modeste.
Véritable morceau d’anthologie que les voyageurs les plus jeunes habitués aux TGV ne peuvent soupçonner, la gare de Laroche-Migennes a connu une intense période d’activité un siècle durant. Sur l’artère impériale entre Paris et Nice, le PLM a transformé dès son origine en places fortes ferroviaires plusieurs noeuds faisant la fortune des localités, c’est le cas de Villeneuve- Saint-Georges, Laroche-Migennes, Les Laumes-Alésia, Saint-Germain-au-Mont-d’Or, Portes, Miramas et Carnoules.
À l’ouverture du premier tronçon de cette magistrale en 1849 de Paris à Tonnerre, c’est dans cette dernière localité qu’a d’abord été établi à titre provisoire un petit dépôt de locomotives. Deux ans plus tard avec son prolongement jusqu’à Dijon par le seuil de Bourgogne à Blaisy-Bas, l’emploi de locomotives plus puissantes s’est avéré nécessaire. Rapidement l’implantation d’un dépôt plus central s’est imposée sur le site de la commune icaunaise de Migennes à 155 km de Paris et à 159 de Dijon. Avec celle voisine de Laroche, ces bourgades rurales en bordure du canal de Bourgogne et au confluent des rivières Yonne et Armançon allaient voir leur population augmenter très rapidement avec la colonie de cheminots de tous services employés. La gare formant une fourche implantée à l’altitude 87 va être à l’origine de l’embranchement d’Auxerre en 1855, prolongé vers le Morvan à Clamecy en 1870 et à Avallon en 1872. Peu à peu le dépôt des locomotives situé au sud des voies principales Bourgogne prend de l’importance avec une première rotonde à coupole dite Est de 80 m de diamètre (démontée entre les deux guerres), pouvant abriter 30 machines, atelier de réparations, parc à combustible et cités logements.