La libéralisation du marché des liaisons par autocars supérieures à 100 km a été suivie d’une rapide croissance de ce secteur. Pour le moment, cette nouvelle offre concurrence plutôt la voiture individuelle ou le covoiturage, mais certaines régions s’inquiètent d’une déstabilisation de leurs services TER
En l’espace de six mois, les autocars ont pris possession du paysage français. 206 lignes et 734 paires de villes sont opérées par sept compagnies. Avec environ 1,5 million de passagers transportés et près de 1 300 emplois directs créés. Et c’est essentiellement le tarif pratiqué qui justifie cet engouement. C’est en effet la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques du 6 août 2015, dite loi Macron, qui permet aux autocaristes d’offrir de leur propre initiative des services réguliers de transports pour des trajets supérieurs à 100 km. Sur ce volet, la loi se fixe deux objectifs : favoriser la mobilité par des tarifs attractifs et développer de nouvelles offres soit sur des liaisons déjà bien fréquentées, soit sur des liaisons sans offre actuelle de transports publics. Premier constat : le réseau semble se développer à un rythme rapide.
Sept acteurs principaux se concurrencent : Megabus (anglais), Flix- Bus (allemand), Ouibus (filiale de la SNCF), Starshipper (association de PME françaises), Eurolines (filiale de Transdev), Isilines (filiale de Transdev), Alsa (espagnol). Le nombre de paires de villes françaises desservies est de 277 pour Isilines, 269 pour FlixBus, 224 pour Eurolines, 195 pour Alsa, 94 pour Starshipper, 79 pour Ouibus et 57 pour Megabus. Il y a de la concurrence entre sociétés sur des relations identiques. Six compagnies se retrouvent sur Paris – Lyon, Paris – Rouen ou Lyon – Montpellier. Et cinq sur Paris – Le Mans, Bordeaux Poitiers ou Lyon Mulhouse. Cependant, 447 paires de villes ne sont desservies que par une seule compagnie : FlixBus a le plus de monopole avec 148 paires, suivi de Isilines avec 98. À l’opposé, Ouibus et Megabus n’ont quasiment pas de monopole. Isilines et FlixBus sont centrés uniquement sur le territoire français, alors que les autres compagnies sortent des frontières.