La disparition du tramway s’est souvent accompagnée de l’arrivée d’un nouveau type de véhicule, le trolleybus. Plus souple, plus confortable tout en conservant la traction électrique, il a longtemps semblé le mode de transport idéal avant d’être brutalement supprimé à son tour dans la plupart des agglomérations françaises au profit du bus diesel.
On a presque tout dit sur la disparition du tramway en France amorcée dans les années 1930 et quasiment totalement achevée au milieu des années 1960. Son principal défaut était sans doute sa vétusté dans un pays où la rénovation des réseaux a été négligée, voire volontairement écartée pour précipiter et justifier sa fin. Pour le remplacer, l’autobus semblait alors cumuler tous les avantages, modernité, confort, souplesse d’exploitation et moindres coûts. D’autres raisons sans doute moins avouables ont été avancées comme les intérêts de certains dirigeants dans l’industrie automobile qui bénéficie alors de commandes massives d’autobus. Avec un peu d’objectivité, il faut bien reconnaître que l’autobus n’a pas toutes les qualités qu’on lui prête, utilisant un carburant fossile, des moteurs bruyants et avec une durée de vie limitée à une dizaine d’années contre trois ou quatre fois plus pour le tramway. La conversion à l’autobus a également été coûteuse en envoyant au rebut l’ensemble des infrastructures, rails, appareils de voie, lignes électriques… souvent en parfait état de marche.
L’électrobus, un tramway sans rails
En dehors même de cette volonté de suppression assumée, certains exploitants ont cherché à moderniser leurs trams en limitant les coûts de construction d’un nouveau prolongement tout en donnant une certaine souplesse à leur réseau. Durant les années 1920 notamment, les villes se sont rapidement développées, suivant en cela la croissance économique. De nouveaux quartiers sont apparus que les antiques lignes de tramways ne desservaient pas. Les moyens souvent ont manqué aux exploitants pour suivre rapidement la croissance des cités, desservir au plus près ces nouvelles banlieues parfois éloignées des terminus des tramways. L’autobus là encore est apparu comme une solution idéale permettant de créer rapidement des lignes parfaitement adaptées à la demande. Dès le début des années 1920, la STCRP (Société des transports en commun de la région parisienne) crée ainsi un nouveau réseau de bus destiné exclusivement à la banlieue et qui vient complémenter les tramways déjà existants. L’idéal pourtant aurait été pour nombre d’exploitants de pouvoir prolonger à loisir leurs lignes de tramways à moindre coût.