Désaffecté depuis 1995, le site de Mohon a bien failli perdre sa finalité ferroviaire. Aujourd’hui, de nouvelles perspectives devraient permettre d’y maintenir une activité directement liée au rail.
Quand on se rend aujourd’hui sur le site de Mohon, on est d’abord frappé par la quiétude du lieu. Difficile d’imaginer qu’il a été jusque dans les années 80 l’un des établissements SNCF les plus importants du réseau Nord-Est. Situé à quelques encablures de la gare de Charleville-Mézières, l’ancien dépôt des engins de traction est encore utilisé comme station-service des automoteurs qui assurent les liaisons TER autour de l’agglomération des Ardennes. Mais le petit poste affecté à cette tâche n’occupe qu’une faible partie du très vaste complexe ferroviaire de 2,5 ha. Le coeur du site est ailleurs. Le dépôt de Mohon, c’est avant tout deux rotondes côte à côte et un très vaste atelier attenant. À l’arrivée sur les lieux, on découvre d’abord une rotonde, presque totalement détruite par un bombardement ou quelque autre cataclysme naturel. En réalité, cette destruction aux trois quarts a été l’oeuvre d’un engin de démolition qui s’employait à faire table rase. Et c’est bien dommage quand il s’agit de bâtiments datant du début du XXe siècle. Cette destruction partielle aura été un mal pour un bien, puisqu’elle a mis en lumière l’intérêt patrimonial du lieu, permettant un classement au titre des Monuments historiques. Juste à côté de cette rotonde en partie détruite, sa jumelle est parfaitement conservée, et nous donne à voir à quoi pouvait ressembler un établissement SNCF dans les grandes heures de la vapeur.