Loin de l’agitation des gares voyageurs, dans les triages, d’autres hommes s’activent autour d’autres trains, d’autres machines. À Lyon-Guillotière, à Vénissieux… Ce reportage leur restitue leur part de lumière…
Les trains, il y a ceux qui les prennent, ceux qui les conduisent mais aussi, loin des regards, ceux qui les font.
En périphérie souvent, à l‘écart toujours, il y a les triages. La partie invisible de l’iceberg, la plus imposante.
Ici, pas de quais, pas de voyageurs, pas de guichets, pas d’horloge géante pour vous donner l’heure. Pas de voitures, des wagons. Pas d’annonces de Simone mais le bruit du compresseur d’une locomotive qui gonfle une rame de porte-autos.
Au poste, le téléphone sonne, un train s’annonce, on délaisse sa tasse de café et dehors, les gilets orange se dispersent. L’un prend le manche de l’imposante 60000 livrée Fret, un autre monte avec lui et reste sur la passerelle. Un agent se positionne aux aiguilles, un autre récupère le BF et accompagne le mécano jusqu’au garage franc, où il délaissera sa rame pour ramener la machine au dépôt.
Pendant ce temps, l’agent de formation tape, semelle par semelle, bogie par bogie, wagon par wagon, pour réaliser l’essai de freins de circonstance. L’agent RAT a fait son boulot, le train est apte à circuler. Coupon par coupon, le CRLO (conducteur de locotracteur), guidé par le chef de manœuvres et ses agents, récupère les wagons qui formeront un train à destination du Havre, de Fos, de Marseille ou encore de Rennes.
Quoi qu’il en soit, sous la pluie ou en pleine canicule, de jour ou de nuit, train après train, loin des bâtiments voyageurs et des voitures de 1re classe, dans l’ombre, les manœuvres s’exécutent.