Le Grand Train Tour permet d’effectuer plusieurs circuits à travers la Suisse. L’outil idéal pour un néophyte à la découverte du pays et de ses chemins de fer.
Avec son réseau ferré le plus dense du monde, ses infrastructures de transport public, la Suisse fait envie de ce côté-ci de la frontière. Son réseau de train, entièrement cadencé, respecte les horaires à la minute près. À croire qu’il n’y a jamais dans ce pays « d’incident technique indépendant de notre volonté ». Ses habitants aiment leurs trains et les utilisent fortement. Tout cela est connu. Pourtant, on a du mal à s’en faire une idée vu de France. Pour être vraiment objectif, il faut avoir un regard neuf, celui du candide qui n’a jamais eu l’occasion de se rendre dans ce pays pour y tester ses transports.
Depuis toujours, j’entends vanter les mérites des trains suisses, n’ayant jamais pu me rendre dans ce pays. Je suis le cobaye idéal pour aller à la découverte des chemins de fer helvétiques. J’ai donc décidé d’entreprendre un voyage de découverte avec le Grand Train Tour. Quatre jours à sillonner le pays dans des trains de divers réseaux. Je n’y suis pas allé avec le regard du spécialiste, à l’image des très compétents rédacteurs de Rail Passion, mais bien du néophyte pour qui tout est à découvrir.
Le 12 juin, mon premier train est un Lyria à destination de Bâle. Là, j’ai une première correspondance de quelques minutes avec un train pour Viège, avant un autre train pour ma destination finale, Zermatt, la station prisée des célébrités. Malheureusement, ça commence mal puisque mon TGV a 5 min de retard, juste assez pour manquer la correspondance. Il y a heureusement un adage en Suisse qui dit que l’on n’a jamais raté son train, mais qu’on prend le suivant. Le meilleur moyen de m’en rendre compte est de consulter l’application des CFF qui calcule en temps réel mon itinéraire. Dans 15 min, j’ai une solution de repli avec un train pour Berne et une courte correspondance de 5 min pour Viège. L’appli m’indique également le quai, toujours le même grâce au cadencement. Pour faciliter mon voyage en Suisse, je me suis muni du Swiss Travel Pass pour quatre jours en 1re classe. Je peux donc sans aucun autre billet prendre place dans mon train pour Berne. C’est une rame à deux niveaux au grand confort avec des coins salons en demi-cercle et des sièges aux larges espaces. Une fois encore, le train est pile à l’heure et il faudra s’y habituer. J’attrape donc sans difficulté à Berne ma correspondance pour Viège. Dans chacun des trains, je reçois la visite du contrôleur qui vérifie en plus de mon pass mon identité sur mon passeport.
C’est aux alentours de 13 h que j’arrive en gare de Viège pour embarquer dans un train tout à fait différent en direction de Zermatt. Finie la voie normale, la rame automotrice de la Matterhorn Gotthard Bahn est à écartement métrique. Malgré son gabarit réduit, ce train est très confortable avec de grandes baies vitrées pour profiter pleinement du paysage. Le départ est prévu à 13 h 08 pour une arrivée à Zermatt à 14 h 14.
Ce train-là est tout de même un peu particulier pour moi puisqu’il semble établi en dépit du bon sens. Jusqu’à présent, je pensais que pour faire du ferroviaire, il fallait un profil pas trop rude, des courbes plutôt douces et bien sûr n’établir une ligne que sur un axe fort pour assurer sa rentabilité. Ici, la ligne est à voie unique, en métrique et à crémaillère avec des rampes importantes mais aussi, et c’est plus inhabituel, des courbes plutôt serrées. Ce train s’arrête également à la demande. Quant à sa fréquentation, elle est importante, même sur une ligne de montagne. Ce train pour moi si étrange est en fait très banal pour la Suisse et il va falloir s’y habituer.