Les chemins de fer au Japon sont souvent perçus à travers le prisme du Shinkansen. Pourtant, ce dernier ne représente qu’une fraction d’un écosystème ferroviaire d’une complexité remarquable avec plus de 150 entreprises ferroviaires, dont celles issues de la privatisation des JNR, les grandes compagnies privées, les Ōte-shitetsu, et des petites compagnies locales, exploitant un réseau d’un peu plus de 27 000 km avec la même rigueur. Dans cette deuxième partie, sont traitées les entreprises ferroviaires issues des JNR.
Les compagnies issues des JNR
La privatisation des Japan National Railways (JNR), effective le 1ᵉʳ avril 1987, constitue une réforme majeure de l’histoire ferroviaire japonaise. L’entreprise publique, confrontée à une dette de plus de 25 000 milliards de yens, soit environ 175 milliards d’euros sur la base de la valeur du yen en 1987, a été scindée en sept opérateurs, six voyageurs répartis par zones géographiques, JR Hokkaidō, JR East, JR Central, JR West, JR Shikoku, JR Kyūshū, et un fret interrégional JR Freight, réunies sous la marque Japan Railways Group (JR).
Cette réorganisation, accompagnée d’une modernisation profonde des méthodes d’exploitation, permet à un réseau vieillissant de retrouver viabilité, ponctualité et rentabilité. Sur le plan technique, toutes les entités héritent d’un réseau ferré aux mêmes caractéristiques, et d’un parc de matériel diversifié, des automotrices de banlieue aux trains à grande vitesse Shinkansen. Sur le plan fonctionnel, les entreprises ferroviaires voyageurs héritières du JNR n’exercent pas seulement l’exploitation ferroviaire.
Elles gèrent aussi l’infrastructure, le matériel roulant, le foncier autour des gares, les activités commerciales, comme des magasins et des hôtels. La privatisation a donc accentué la tendance à considérer la gare comme un pôle commercial et immobilier, tandis que la maintenance et la fiabilité réseau sont devenues des enjeux compétitifs et d’image.
JR Hokkaidō (Hokkaidō Railway Company), basée à Sapporo, est créée pour exploiter à l’origine les 3 177 km de lignes du nord du pays. Elle subit les contraintes d’un réseau à faible densité et un climat extrême, où la neige, le gel, le givre et les vents dominent la moitié de l’année. Les principales lignes, comme l’Hakodate Main Line, la Muroran Main Line, la Sōya Line ou la Sekihoku Line, souvent à voie unique et serpentant à travers les forêts et les volcans,







