Gare de bifurcation vers le nord et l’est, Châlons-en-Champagne a presque tout connu du matériel ferroviaire depuis son ouverture en 1849. Elle a notamment vu défiler de nombreux trains prestigieux comme l’Orient-Express, ainsi qu’un intense trafic de circulations militaires, troupes et fret, pendant les deux guerres mondiales. Modernisée ensuite, elle a bénéficié au début des années 60 du programme d’électrification de la ligne Strasbourg – Paris, dont les nombreux Corail la traverseront longtemps. Aujourd’hui desservie par le TGV sur la ligne de Paris-Est à Bar-le-Duc, il s’agit aussi d’une importante gare TER du Grand Est qui accueille, entre autres, les TER « Vallée de la Marne ». Elle a connu un rajeunissement en 2018 et 2020.
Appartenant antérieurement à la région Champagne- Ardenne, puis à la région Grand Est depuis 2016, Châlons- en-Champagne, anciennement Châlons-sur-Marne (1), ville moyenne de 44 000 habitants, siège d’une garnison militaire, est la préfecture du département de la Marne. Baignée par la rivière Marne, elle a été traversée dès novembre 1849 par la voie ferrée venant de Paris-Est, poursuivie les années suivantes vers Nancy et Strasbourg (ligne 070 du RFN). À 172 km de la capitale, sa gare à l’altitude 83 est l’origine de deux embranchements, l’un vers le nord créé en 1857 (ligne 081 du RFN) en direction de Reims, l’autre vers le sud ouvert en 1879 par la compagnie d’Orléans à Chalons en direction de Troyes et rétrocédé à l’Est en 1883 (ligne 006). Ces lignes ont été progressivement mises à double voie, la seconde ayant un caractère stratégique marqué, en raison de la présence de plusieurs installations militaires dont le camp de Mailly. Pour satisfaire le trafic grandissant des radiales Paris – Strasbourg et du courant transversal Laon – Reims – Chaumont – Belfort se croisant, la compagnie de l’Est porte le nombre de voies à quai à cinq, dont les deux accolées au BV sont recouvertes d’une marquise métallique, aménage un dépôt de locomotives avec rotonde à coupole à la sortie est de la gare voyageurs et un triage à l’opposé entre les voies de Paris et de Reims. Deux raccordements sont établis côté Paris à Fagnières en direction de Reims et côté Strasbourg en direction de Troyes à Coolus.
Au cours du premier conflit mondial, le noeud ferroviaire a été occupé du 4 au 12 septembre 1914 et les communications avec Reims suspendues au-delà de Mourmelon. Puis il a joué un rôle considérable dans l’approvisionnement du front s’étendant de longs mois durant au nord et dans la vaste étendue de la C