La RATP se réorganise. La maintenance de l’infrastructure prend son autonomie tandis que dans les ateliers, de nouveaux équipements améliorent le travail des agents.
Ça bouge beaucoup actuelle- ment dans le milieu ferroviaire. Sans que le public le perçoive, de nombreux bouleversements s’opèrent en coulisse. On réorganise les services, on prépare l’avenir. Le paysage est en train d’évoluer en profondeur et la RATP depuis déjà quelques années anticipe ces changements. Pour les voyageurs, les trains roulent comme avant, et peu de monde se demande comment ce petit miracle est possible. Depuis la mise en service du métro en 1900 et du RER en 1969, tout fonctionne grâce à la maintenance et il n’y a rien de très nouveau là-dedans.
Sauf que les règles du jeu sont en train de changer. Comme pour la SNCF qui a vu apparaître des opérateurs privés sur ses voies, la RATP est désormais elle aussi concurrencée sur ses terres. Depuis avril 2021, le tram T 9 circule sous les couleurs d’Île-de-France Mobilités, exploité par Keolis. Si la RATP s’est rattrapée en se voyant attribuer l’exploitation du tram T 10, elle est bien obligée de s’adapter au marché. Déjà lors de la signature du contrat avec IdFM, les conditions d’une meilleure productivité ont été mises en place, de quoi permettre à la RATP de se réformer pour aborder sereinement les évolutions qui s’annoncent. Les échéances sont là, même si, sur le RER et le métro, l’entreprise publique conserve son monopole jusqu’en 2039.
Sans attendre cette date, une nouvelle entité RATP Infra a été créée au sein de l’entreprise pour permettre à la maintenance des infrastructures de prendre son autonomie.
Tant que les conditions de compétition sont égales et que personne ne perde son emploi, la présence d’opérateurs concurrents sur les lignes RATP ou SNCF fournira aux deux entreprises de transport compétentes françaises l’occasion de se réinventer fréquemment et de devenir pionnières dans leurs domaines, plutôt que de nuire.
Le 3ème opérateur mondial de transports urbains, la RATP est gestionnaire d’infrastructure du métro, des RER (dans la limite des compétences reconnues à SNCF Réseau) et des 200 kilomètres du Grand Paris Express (GPE), mais aussi opérateur de transport.
Cela suppose, en effet, une séparation très stricte des activités.
Le groupe a dû faire évoluer son organisation pour lui permettre d’affronter la concurrence et continuer son développement.
Des étapes clés ont déjà été franchies avec, par exemple, la création de « RATP Infra » pour séparer ses activités d’opérateur et de gestionnaire d’infrastructures, la constitution de « business units » dédiées au réseau de surface et à la sécurité, ou, dernièrement, le lancement de la filiale RATP CAP Île-de-France pour répondre aux appels d’offres dans la région économique et administrative française, formée des huit départements parisiens.