Le transport ferroviaire de proximité est depuis plusieurs décennies une priorité pour le Grand Est. Aujourd’hui les projets sont nombreux pour la région qui a notamment réussi le cadencement en ex-Lorraine et le renforcement de l’offre de l’étoile de Reims.
La région Grand Est a beaucoup de projets pour l’activité TER. Depuis près de 60 ans, les ex-régions Lorraine et Alsace montrent un grand intérêt pour le transport ferroviaire de proximité. L’ex-région Champagne-Ardenne, portée par une démographie faible autour de 60 habitants au kilomètre carré et un environnement rural très marqué, n’a pas eu la même dynamique.
L’Alsace a une population de 1,9 million d’habitants bien répartie avec peu de zones rurales. La densité démographique est de 228 habitants au kilomètre carré, très au-dessus de la moyenne nationale de 118. La Lorraine, avec 2,4 millions d’habitants, dispose surtout d’une forte implantation autour du sillon mosellan. La densité est d’environ 100 habitants au kilomètre carré. Ces disparités expliquent la différence de politique menée pour les transports.
La fin des années 60 est une période noire avec l’annonce de fermeture massive de lignes dites omnibus à l’époque. Cependant, sous l’impulsion de la Datar (Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale), sont créés cinq organismes d’études d’aménagement d’aires métropolitaines pour des dessertes ferroviaires renforcées au niveau de métropoles de province. Metz – Nancy en fait partie. La première réalisation démarre en janvier 1970 sur l’axe Thionville – Metz – Nancy sous l’offre dénommée Métrolor qui remplace les omnibus. Elle comprend 14 AR conventionnés assurés avec des BB 16500 et rames RIB 70 ex-banlieue est, puis des RIO neuves. Elle sera suivie de Métrazur entre Cannes et Menton. Il y aura aussi Métrovosges en septembre 1975 entre Nancy, Saint-Dié et Épinal puis Métralsace fin 1979 sur Strasbourg – Mulhouse.
Les lignes omnibus continuent de plomber l’image globale du train. Il faudra attendre les deux chocs pétroliers de 1973 puis 1979 pour noter un changement dans l’état d’esprit des décideurs. Un moratoire sur les fermetures de lignes est décrété en 1974. Fin 1981, sous l’ère du ministre Fiterman, le train revient entre Reims et La Ferté-Milon. Mais entre 1986 et 1989, c’est le retour des fermetures de lignes avec 173 km dans les trois ex-régions du Grand Est : Mulhouse – Chalampé, Langres – Andilly, Remiremont – Cornimont/Bussang, Épinal – Mirecourt.
Le tournant s’amorce en 1986 avec l’arrivée du concept du TER. L’omnibus cède la place au transport régional. Il est porté d’abord par l’exploitant SNCF, notamment au travers d’un nouveau matériel, les Rames réversibles régionales (RRR).