Tirant profit de son ouverture sur la Manche, la radiale Paris – Granville affiche une activité voyageurs soutenue de nos jours par les TER Nomad à la trame renforcée. Nous nous penchons ici sur l’histoire de cette ligne de 327 km qui bénéficie depuis la fin des années 90 et le début des années 2000 de travaux d’aménagement de ses équipements.
De toutes les radiales s’épanouissant autour de la capitale, Paris – Granville reste la plus vivace avec un trafic d’In- tercités correct commué en TER Nomad en 2020. Cette chance, elle la doit à son terminus maritime qui favorise les séjours en bordure de la Manche. Ses voisines de l’Est (Reims), du Nord (Laon – Hirson, Le Tréport), de l’Ouest (Dieppe, Chartres – Saumur) et du Sud-Ouest (Tours par Châteaudun) sont, elles, pour la plupart démembrées avec des trafics TER partiels. De surcroît, avec ses 327 km, c’est la plus longue de toutes.
D’importants travaux d’aménagement de ses équipe- ments sont entrepris à la fin des années 90 permettant de conserver son exploitation avec des frais réduits. Son carac- tère campagnard à travers les paysages légèrement ondulés de la verte Normandie où l’agriculture et l’élevage des bovins et chevaux est dominant en fait un itinéraire varié mais peu connu, dépourvu d’industries lourdes. Ses antécédents sont pourtant multiples et méritent qu’on s’y penche quelque peu. À plusieurs reprises elle servira de soupape de sécurité pour acheminer en détournement des trains des radiales Paris – Le Mans et Paris – Cherbourg.
À l’époque originelle de l’Ouest-État
Cette artère ne traverse pas moins de six départements : les Yvelines (Île-de-France), l’Eure-et-Loir (Centre-Val de Loire) et l’Eure, l’Orne, le Calvados et la Manche (Normandie).
Sa construction commence en 1858 dans la partie centrale avec la section Surdon – Argentan de la transversale Tours – Le Mans – Mézidon, puis elle est complétée par les tronçons de part et d’autre sous l’égide de la Compagnie de l’Ouest en : • 1864 avec la section de Saint-Cyr à Dreux comme embran- chement de la radiale Paris – Brest datant de 1849 ; • 1866 de Dreux à L’Aigle et d’Argentan à Flers ; • 1867 de L’Aigle à Surdon et de Flers à Vire ; • 1870 de Vire à Granville.
D’abord en voie unique, les parcours de Dreux à L’Aigle passent en double voie en 1887, de L’Aigle à Surdon en 1888 et seulement en 1912 d’Argentan à Granville.
Suivant et recoupant plusieurs modestes rivières comme l’Eure, l’Avre, l’Iton, la Risle, l’Orne, le Noireau, la Sienne, l’artère n’est pas riche en ouvrages d’art importants. Signa- lons tout au plus les viaducs de Chérizy sur l’Eure (75 m), de