Railcoop, jeune coopérative partie d’une feuille blanche, ambitionne de proposer des services ferroviaires sur les axes « délaissés par la SNCF ». De nombreuses questions viennent spontanément à notre esprit. « Rail Passion » est allé les poser à la coopérative.
C’est l’histoire d’une aventure un peu folle. Railcoop, société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) basée à Cambes dans le Lot, ambitionne de lancer des services ferroviaires sur les lignes « délaissées par la SNCF ». Le principe est très simple : lorsque vous souscrivez à la coopérative, vous devenez sociétaire et la règle suivante vaut pour toutes les décisions : une personne = une voix. Créée le 30 novembre 2019, la SCIC ambitionne de faire circuler ses premiers trains dès cette année. Railcoop suscitant beaucoup d’intérêt, Rail Passion est allé interroger Dominique Guerrée, président du conseil d’administration de la coopérative. Entretien.
Dominique Guerrée, président de Railcoop. © L. Madebos
Rail Passion (RP) : Comment est né le projet Railcoop ? Quelle est sa philosophie générale ?
Dominique Guerrée (DG) : Le projet Railcoop est né d’un constat : beaucoup d’équipements ferroviaires (voies ferrées, gares…) mais pas de services. Nous nous sommes dit qu’on peut, avec des besoins identifiés par les citoyens, travailler ensemble pour pouvoir répondre à un besoin qui n’existe pas ou qui n’existe plus. L’idée est partie de cela avec également un sens de transition écologique dans notre projet, quand on sait que le train émet 18 fois moins de CO2 pour un passager comparable entre un train et une voiture.
RP : Les adhésions sont-elles venues en nombre ? Quels sont les profils de vos sociétaires ? Y a-t-il beaucoup de cheminots et d’amateurs de train ?
DG : Les sociétaires sont venus en nombre, surtout après le documentaire fait par « Envoyé Spécial » (1), où nous sommes passés de 3 000 à 6 200 sociétaires ! Il y a deux types de sociétaires dans les personnes physiques ; on a énormément de cheminots et d’anciens cheminots, des gens qui sont passionnés de rail, qui veulent nous soutenir. Ce n’est pas qu’ils n’aiment pas la SNCF, mais on peut aussi aimer Railcoop, le