À la suite du visionnage d’un DVD de Rail Passion, la nostalgie fait surface… et conduit l’auteur de ces lignes à nous raconter son attachement à une gare et sa passion de toujours pour les CC 25000.

Jean-Paul Barthélemy © DR
Un jour de 1967, ma passion ferroviaire me conduisit à faire l’achat d’un train électrique en HO. La chose fut aisée dans la mesure où un magasin de modélisme se trouvait dans notre propre pâté de maisons. En ce paradis pour enfants petits et grands, je fis l’acquisition de plusieurs locomotives, voitures et wagons de même que de la maquette de la gare de Neuvy-sur-Loire et je revois encore cette lointaine soirée où j’étais occupé à son assemblage, cependant que dans la pièce voisine, mes parents regardaient un film télévisé. Quand le travail fut achevé, j’installai cette maquette sur un réseau établi sur un panneau posé sur deux tréteaux. Quel charme elle avait cette adorable gare de poupée que desservaient tour à tour un train tiré par une BB 16000 ou une BB 12000 ou encore une 141 R dont l’embiellage venait parfois s’accouder sur le quai!
Et les années passèrent quand dans le cadre de mon abonnement souscrit en 2000 à la célèbre revue Rail Passion, je reçus différents vidéo- grammes tournés en cabine de locomotives sur divers réseaux de l’Hexagone dont trois films consacrés au parcours de Paris-Bercy à Nevers sur la ligne du Bourbonnais. Réalisés à bord de la BB Sybic 26015 en la fort sympathique compagnie d’Éric et de Julien, ces films ne montraient hélas qu’une vue parcellaire de la ligne dont certains points de jalonnement étaient alors effacés, je savais cependant que la gare de Neuvy-sur-Loire se trouvait sur ce parcours. Puis le temps passa encore jusqu’à ce jour de décembre 2021 où le film nous fut proposé en version intégrale et déjà, je me prenais à rêver en y découvrant enfin cette gare chargée de tant et tant de souvenirs. Dans la soirée du 27 décembre et dans une ivresse à peine contenue, je lançai la lecture du vidéogramme associé au n° 291 de la revue. Aussi avais-je pris soin de m’aider d’un atlas ferroviaire afin de repérer les différents points de jalonnement et vis ainsi défiler de nombreuses gares, certaines d’entre elles n’étant plus désormais que l’ombre d’elles-mêmes, mon regard allant sans cesse de l’écran à l’atlas et inversement.
Les CC 25000, construites en France sous licence suisse SLM (Schweizerische Lokomotiv und Maschinenfabrik), constituent une petite série de 9 locomotives électriques 25001 à 25009 dérivant directement de la CC 20001 [locomotive prototype]. À l’origine, elles ont toutes été basées au dépôt d’Annemasse, en Haute-Savoie.
Les 7 premières furent livrées de décembre 1955 à septembre 1956 et les 2 dernières en août et octobre 1958.
Elles ont circulé sur la ligne Aix-les-Bains – La Roche-sur-Foron et sur la ligne Annemasse – Saint-Gervais dotées
d’une puissance continue de 3060 kW (sous 25 kV) et d’une vitesse maximale de 100 km/h.
En 1971, la CC 25002 fut victime d’un tamponnement et radiée. Les 8 autres furent mutées au dépôt de Chambéry au cours de l’hiver 1972/1973. Les 25004 et 25007 furent réformées en 1973, les 25003, 25005 et 25009 le furent en 1975/1976, les 25001 et 25006 en 1977, la dernière la 25008 à la fin de 1979.
Elles ont été envoyées à la ferraille à Culoz (Ain).
La gare SNCF de Neuvy-sur-Loire, désaffectée à la fin du XXe siècle, a une vue quasi triste aujoud’hui malgré son état relativement bon.
Les habitants de Neuvy peuvent bénéficier d’un service de taxi à très bas prix pour les emmener à la gare de Cosne ou de Briare, desservies par des trains TER.