Après Vaugirard, le centre de maintenance de Saint-Fargeau va entrer en mutation. Une adaptation indispensable à l’évolution des techniques et du matériel roulant.
À l’heure de la mise en service du métro en 1900, un premier atelier est créé à Charonne le long de la Petite Ceinture pour permettre l’acheminement des nouvelles rames. À mesure de l’extension du réseau, d’autres établissements voient le jour, à Saint- Fargeau pour la ligne 3, Saint-Ouen pour la 4, Italie pour la 5 ou encore Vaugirard pour le Nord – Sud, future ligne 12. Italie mis à part, ces ateliers sont construits en périphérie dans des zones souvent industrielles de peu d’intérêt immobilier. Le foncier y est disponible à moindre coût, et pour les cas de Charonne et Vaugirard, la connexion avec le grand chemin de fer est facilitée. Jusque dans les années 80, c’est par ces raccordements que les matériels roulants construits dans le nord de la France arriveront sur le métro.
Aujourd’hui, alors que la RATP compte près d’une dizaine d’ateliers de métro, la donne a considérablement changé. La périphérie d’hier est devenue le centre d’aujourd’hui. Avec ses établissements en cœur de ville, l’entreprise est désormais la plus grosse industrie implantée dans Paris intra-muros. Alors que le foncier est de plus en plus rare, que la forte demande fait grimper le prix du mètre carré, les ateliers de maintenance suscitent la convoitise. Heureusement la RATP n’est pas l’objet de pressions des pouvoirs publics pour céder ses établissements établis en zone dense. Si certains dépôts d’autobus vétustes ont été regroupés dans de nouveaux établissements modernes en périphérie, la donne est différente pour le métro dont les ateliers doivent rester connectés au réseau.
Pour autant, ces établissements très anciens, conçus pour l’entretien des matériels roulants de l’époque, répondaient surtout aux critères de leur temps. S’il nous paraît absurde de comparer aujourd’hui un Sprague avec un MF 01, les deux matériels ont été, et sont toujours, entretenus à l’atelier de Charonne.