Le train léger a le vent en poupe. Comme l’autorail des années 30, il pourrait bien sauver et même réactiver de nombreuses lignes secondaires.
Quel est le point commun entre les lignes de Saint-Brieuc à Pontivy, d’Agen à Auch, ou encore de Limoux à Quillan ? Toutes les trois, comme beaucoup d’autres, ne voient plus, ou très peu passer les trains. En cause, une absence de trafic conséquent, d’indispensables travaux de rénovation et des coûts d’exploitation sans commune mesure avec l’intérêt de la desserte. Résultat, aujourd’hui comme lors de la coordination rail-route (dans les années 30), il est beaucoup plus rentable de faire passer un autocar que de circuler sur la voie ferrée. Pourtant, passé les vagues de fermetures qui se sont succédé avant et après guerre, accentuées dans les années 60 et 70, il y a encore une part importante de lignes plus ou moins oubliées, qui restent dans le RFN. Pour des raisons stratégiques, elles sont préservées en attendant des jours meilleurs. Les régions, dans leurs politiques en faveur du rail, ont parfois été tentées d’en relancer certaines, mais les investissements à réaliser sont souvent dissuasifs.
Pour ne rien arranger, les modes de déplacement ont fortement évolué. Aujourd’hui l’automobile, même si elle est coûteuse, prend les voyageurs à leur porte et les conduit jusqu’à leur destination finale. Parfois les infrastructures ferroviaires (pensées il y a plus d’un siècle) sont éloignées des actuels pôles d’attraction et d’emplois. Dans le but d’obtenir le si recherché « report modal », le rail est condamné à s’adapter au risque de se voir surclasser.