Pour des raisons de topographie ou de coûts, ce mode transport peut avoir sa pertinence en ville face au rail. La concrétisation sur le terrain (hors liaisons touristiques) reste cependant modeste : un téléphérique en service à Brest et deux projets en bon état d’avancement à Toulouse et dans le Val-de-Marne. Les autres, nombreux, restent pour le moment, plus aléatoires…
Au moment où l’enquête publique du Câble A, premier téléphérique d’Île-de-France, vient de se dérouler, on peut s’interroger sur cet engouement pour un nouveau mode de transport urbain. La rareté des réalisations et des projets engagés pose question.
Le téléphérique est un moyen de transport par câble aérien. Il est utilisé pour gravir un relief pentu ou franchir une zone géographique difficile d’accès (vallée). Pour l’essentiel, on le trouve en France en montagne dans les stations de sports d’hiver.
Ce mode de transport pour le fret ou les voyageurs est très ancien, mais l’essor se produit au milieu du xixe siècle avec la création du câble Albert, du nom de son inventeur, plus robuste. La conception du système bicâble séparant la fonction « porter » de la fonction « tirer » naît en 1861. En France, s’il est souvent utilisé dans l’industrie pour transporter des matériaux par exemple, l’usage pour des voyageurs reste cantonné pour l’essentiel aux zones de montagne pour les stations de ski ou pour le tourisme.
La législation en vigueur date d’une loi du 8 juillet 1941 faisant référence à la catégorie des remontées mécaniques : tous les appareils de transports publics de personnes par chemin de fer funiculaire ou à crémaillère, par téléphérique, par téléskis ou tout autre engin utilisant des câbles porteurs ou tracteurs. Cette loi établit une servitude de survol au profit des téléphériques, qui empêche le survol des propriétés privées, sauf à procéder à des expropriations. Elle est donc inapplicable en dehors des zones de montagne. La loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour une croissance verte donne une nouvelle place plus importante aux transports propres et veut faciliter les projets de transport urbain par câble. L’ordonnance du 18 novembre 2015 abroge la loi du 8 juillet 1941. Elle crée une servitude d’utilité publique pour les transports aériens par câble. Le libre survol n’entraîne plus d’expropriations systématiques mais de simples restrictions à la jouissance des terrains privés. On en verra la traduction pour la réalisation de Brest. Avec cette ordonnance, les capacités des cabines peuvent être supérieures à 40 personnes sans présence d’un cabinier.