La cité des Papes arrive enfin au bout de son projet de nouveau tramway. Les ultimes essais se sont poursuivis durant l’été avant la mise en service le 19 octobre.
Il aura fallu près de 10 ans pour que le projet de tramway d’Avignon devienne réalité. Après les premières études, c’est en 2010 à la suite d’une consultation publique qu’a été prise la décision de construire un réseau de tramways. C’est donc la fin d’un long feuilleton pour un projet qui reste encore controversé. Pourtant, l’agglomération du Grand Avignon dispose de nombreux atouts justifiant la construction d’un nouveau transport en site propre. Si Avignon n’est pas en Occitanie, les trains des relations TER de l’arc méditerranéen y sont origine-terminus, intégrant de fait l’agglomération dans la sphère des transports régionaux d’Occitanie. À cela s’ajoutent bien sûr les TER de la région Paca, les Intercités, sans oublier les TGV dont la gare n’est qu’à quelques minutes. Le tram, en longeant les remparts de la vieille ville, passe devant la gare SNCF et la gare routière des cars régionaux. Avec les autobus, urbains dont plusieurs lignes ont leur terminus dans ce secteur, c’est un pôle multimodal d’importance qui est appelé à se mettre en place.
Malgré son intérêt, on peut tout de même s’interroger sur l’opportunité de cette première ligne dans une ville de taille moyenne. Fallait-il s’engager dans cette aventure jugée par certains trop ambitieuse par rapport aux capacités financières de la collectivité ? La question est éminemment politique et relève des orientations prises par l’agglomération après la mise en concurrence de plusieurs modes lors des différentes études : BHNS (bus à haut niveau de service), trolleybus et tramways.
Depuis la mise en service des tramways de Besançon et d’Aubagne en 2014, on sait qu’il est aujourd’hui possible de construire un réseau dans une agglomération moyenne, même si les situations sont extrêmement différentes d’une ville à l’autre. Au-delà même d’un tramway, c’est un réseau multimodal complémentaire qu’il faut concevoir de manière à assurer un bon rabattement sur un axe lourd destiné à recevoir la plus grande part du trafic.