À partir de 2018, la Normandie va reprendre cinq lignes majeures de son réseau, donc quatre radiales, gérées jusqu’ici par Intercités. Une première en France, visant à retrouver une qualité de service qui s’était dégradée, qui s‘accompagne de gros investissements concernant le matériel et l’infrastructure.
Et voilà, c’est fait : le 25 avril dernier, au Mont-Saint- Michel, Hervé Morin, président de la région Normandie, a signé avec Manuel Valls, Premier ministre, la convention de transfert à la région Normandie de cinq lignes aujourd’hui gérées par l’activité Intercités de SNCF. Il s’agit des lignes Paris – Caen – Cherbourg/ Trouville – Deauville, Paris – Rouen – Le Havre, Paris – Granville, Paris – Évreux – Serquigny et Caen – Le Mans – Tours. C’est donc l’un des nouveaux épisodes du long feuilleton à rebondissements des Trains d’équilibre du territoire (TET). C’est aussi la conclusion d’une annonce faite le 19 février dernier par Alain Vidalies, secrétaire d’État aux Transports lors du point d’étape sur l’avenir des TET. Certaines lignes structurantes pouvaient être reprises par les régions, l’État restant un partenaire lors de ce transfert vis-à-vis du matériel roulant ou des infrastructures. Les deux lignes les plus importantes, Paris – Caen – Cherbourg et Paris – Rouen – Le Havre, sont aussi un sujet de crise permanente entre les ex-deux régions, Haute et Basse-Normandie, et l’exploitant ferroviaire : retards à répétition, mauvaise qualité du service, compositions non conformes et en filigrane le renouvellement du matériel Corail.
Le président Guillaume Pepy a présenté en avril 2015 un plan d’actions sur la maintenance du matériel et des infrastructures, la régularité et l’information aux voyageurs de la relation Paris – Le Havre (6 millions de voyageurs annuels). Pour le matériel, la région cofinance un nouvel atelier à Sotteville-lès-Rouen. Et 375 millions seront investis de 2015 à 2020 sur l’infrastructure entre Paris et Le Havre, où la signalisation a plus de 40 ans, les caténaires ont 50 ans et les tunnels datent du XIXe siècle. En mai 2015, des mesures similaires ont été annoncées pour Paris – Cherbourg (4 millions de voyageurs annuels) ou Paris – Granville (800 000 voyageurs annuels investissements sur l’infrastructure de 235 millions pour la première et 200 millions pour la seconde entre 2015 et 2020, nouvel atelier à Granville, information des voyageurs et compositions adaptées des trains.