Depuis mi-avril, un papetier récupère 12 000 tonnes de papiers dans le cadre du tri sélectif à Rennes Métropole, pour les recycler. Implantée dans les Vosges, Norske Skog Golbey, une filiale d’un groupe norvégien, a remporté l’appel d’offres lancé l’an dernier par la communauté d’agglomération en proposant une solution ferroviaire. « L’entreprise a mis au point un caisson innovant de 85 m3 qui permet de charger les papiers en vrac », raconte un porte-parole de Rennes Métropole. Ce qui permet une économie de 25 euros par tonne, comparé à une solution nécessitant un conditionnement en balle. « La solution combiné rail-route proposée est ainsi compétitive par rapport à la route », poursuit-il.
Les papiers sont envoyés sur la plateforme multimodale de l’opérateur Combiwest, où les caissons sont chargés sur le rail. Ils sont acheminés jusqu’à l’usine des Vosges, où ils sont recyclés et transformés en bobines de papier. Les bobines sont rechargées sur les trains (qui ne repartent donc pas à vide) vers le site rennais de production du journal Ouest-France. Norske Skog Golbey espère développer cette solution, baptisée Valorail, avec d’autres collectivités locales. Son objectif est d’acheminer par rail 100 000 tonnes à l’horizon 2013. Soit l’équivalent de 4 000 camions en moins sur les routes.
L’idée de Valorail a inspiré Valorplast, la filière de récupération des bouteilles en plastique de Rennes Métropole, qui a décidé d’acheminer par combiné rail-route 2 600 tonnes de balles de bouteilles et flacons pour les faire recycler dans les usines de ses clients. « Traditionnellement, ce transport se fait par la route », explique une porte-parole de Valorplast. Désormais, les balles sont chargées au centre de tri sur des semi-remorques équipés de caisses mobiles spéciales. Elles sont acheminées jusqu’à la plateforme de Combiwest, qui assure depuis le début de l’année une liaison quotidienne entre Rennes et Lyon. Les caisses sont chargées sur des trains allant jusqu’à la plateforme de Mâcon. « Ce qui va permettre d’éviter la circulation d’environ 170 camions par an », note la Communauté d’agglomération, qui gère les déchets ménagers de 37 communes et 404 000 habitants. Cette initiative-là coûte deux fois plus cher que le transport par route. Mais Valorplast espère qu’avec le temps et peut-être le développement des trafics, les conditions économiques pourront être améliorées.
Marie-Hélène POINGT