Confirmant la décision du gouvernement du 28 octobre 2024, Rail Logistics Europe (RLE) du groupe SNCF a annoncé le 4 novembre que Fret SNCF disparaissait et se transformait à compter du 1er janvier 2025 en deux nouvelles sociétés : Hexafret, nouvel opérateur ferroviaire spécialisé dans le groupage de wagons, et Technis, nouvelle société de maintenance des locomotives.
La disparition de Fret SNCF et la création de deux autres sociétés, Hexafret et Technis, constituent la deuxième étape du plan de discontinuité négocié par l’État français auprès de la Commission européenne après l’instruction ouverte par cette dernière en janvier 2023 vis-à-vis de subventions jugées illégales versées par l’État à Fret SNCF. Pour éviter le remboursement de 5,3 milliards d’euros qui aurait entraîné la liquidation de la société, le gouvernement de l’époque avait opté pour ce plan de discontinuité. L’actuel gouvernement a confirmé cette position.
Au cours du premier semestre 2024, Fret SNCF a dû abandonner à ses concurrents 30 % de son trafic (20 % du chiffre d’affaires) correspondants à des trafics dits à moyens dédiés. Essentiellement des trains du transport combiné avec des clients réguliers et des moyens dédiés. Cela concerne 23 flux pour une dizaine de clients. Il n’y a pas eu de report modal. L’intégralité des flux remis sur le marché a été reprise par d’autres opérateurs ferroviaires.
Rappelons que le prédécesseur de Fret SNCF était SNCF Marchandises.
Face à l’urgence climatique actuelle, le phénomène suédois « tågskryt », ou « train-bragging », en anglais, (« la fierté de prendre le train », en français) prend de l’ampleur en France parmi les voyageurs mais pas encore au niveau des clients du transport des marchandises.
Un nouveau départ pour le fret à la SNCF tandis que RLE devient également un groupe de plein exercice.
Notons que ces deux nouvelles entreprises [Hexafret et Technis] créées début 2025, conformément au schéma de discontinuité défini en mai 2023 par le gouvernement, font suite à l’instruction de la Commission Européenne, ouverte en janvier 2023 à l’encontre de l’État Français. Cette dernière considère que Fret SNCF a bénéficié d’aides publiques illégales pour un montant cumulé de 5,3 milliards d’euros entre 2007 et 2019. La discontinuité est une solution juridique imposant entre autres de réduire l’activité de l’entreprise et d’abandonner la marque Fret SNCF pour ne pas hériter de l’obligation de rembourser les aides incriminées et éviter la perte d’emploi de 5000 salariés. Il s’agit donc d’une « absence de continuité économique », soit une « discontinuité » entre la nouvelle entité et l’ancienne. Les deux nouvelles sociétés Hexafret et Technis sont suffisamment différentes de Fret SNCF pour ne pas être redevables de cette dette.