Bénéficiant d’un emplacement privilégié, cette étoile accueille un trafic de marchandises non négligeable, tant local que de transit. Elle offre en condensé un fidèle reflet de la situation de concurrence à laquelle se livrent les opérateurs de fret en France. Ce qui permet d’apercevoir sur les lignes qui la composent un bel échantillon de matériels moteurs de toutes origines en diverses livrées !
Situé au croisement des lignes principales Paris – Mulhouse (la célèbre ligne 4 du réseau Est) et Strasbourg – Lyon, la gare de Belfort permet l’écoulement d’un trafic fret local et de transit diversifié entre les nouvelles régions Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes. Un raccordement direct situé à l’est de la gare de cette ville permet aux trains venant d’Alsace de se diriger vers la Bourgogne, et inversement, sans rebroussement. L’axe le plus chargé, Mulhouse – Dole, a été électrifié en 25 000 V en 1970 et doublé, en partie, en décembre 2011 par la LGV Rhin – Rhône de Petit-Croix à Villers-les-Pots (entre Dole et Dijon). Alors que les différents opérateurs de fret se livrent dans l’Hexagone à une vive compétition ces dernières années, il est intéressant de faire un premier bilan des circulations pour 2017 dans le secteur.
Le trafic local
Sur la branche ouest, non électrifiée, d’ouest en est, les clients sont au nombre de quatre. D’abord, la tréfilerie de Conflandey, à Port-d’Atelier, qui reçoit deux trains par semaine de fils d’acier en rouleaux, au départ de Blainville, assurés par CFL Cargo (avec BB 75000 Akiem), avec rebroussement à Culmont-Chalindrey, ou à Lure. Puis, à Vesoul, un silo, situé sur l’emplacement de l’ancien terminal de conteneurs, qui expédie des trains complets de céréales, pour exportation par un port maritime, via Culmont-Chalindrey, grâce à Fret SNCF. L’opérateur historique national dessert aussi l’embranchement Alstom-General Electric, près de la halte des Trois-Chênes à Belfort. C’est une BB 75000, assurant un train Mulhouse – Montbéliard, qui effectue l’enlèvement et la livraison du matériel ferroviaire neuf, ou pour maintenance, chez Alstom, et l’expédition des stators d’alternateurs de General Electric, sur wagon spécial pour transport exceptionnel STSI. Enfin viennent s’ajouter, des trains SNCF Infra de ballast au départ de Giromagny via Bas-Évette, à 7 km au nord-ouest de Belfort, pour alimenter différents chantiers de rénovation des voies. Ici, la traction est assurée le plus souvent avec une BB 75000 ou parfois une BB 67400, voire une BB 69400.
Sur la branche est, les deux seuls clients du rail sont desservis par Fret SNCF. À environ 7 km à l’est de Belfort, à Chèvremont, se situe l’ITE du 35e régiment d’infanterie, qui sert lors des manœuvres d’entraînement de l’armée, ou aux défilés du 14 Juillet, de façon ponctuelle. Et environ une fois par mois, la cimenterie d’Altkirch reçoit un train complet de charbon, via Mulhouse, pour ses besoins en énergie.
Sur la branche sud, qui correspond à la ligne 28 Belfort – Besançon, il n’y a qu’un seul client, mais de taille, l’usine PSA de Sochaux, embranchée à Montbéliard, qui a la particularité d’être fréquentée par quatre opérateurs. Tout d’abord, Fret SNCF, qui assure des trains complets d’automobiles vers Gevrey ou Perrigny, et des rotations vers Mulhouse-Nord, pour des tombereaux de ferraille, et l’alimentation en tôles. Une BB 60000 effectue les manœuvres, entre le faisceau en gare et l’ITE. Ensuite, Europorte, qui expédie plusieurs trains complets d’automobiles par semaine pour Miramas avec son parc de BB E 37500. Les manœuvres entre le faisceau et l’ITE sont réalisées à l’aide d’une BB 4800, d’origine CFTA. Puis VFLI, qui assure des trains complets d’automobiles via Besançon, vers Valenton, Rennes et Le Havre, ainsi que deux AR dans la semaine, vers Île-Napoléon, avec des BB 27000 Akiem. Enfin, CFL Cargo, qui réalise avec une BB 75000 Akiem deux AR hebdomadaires, depuis Mulhouse-Nord pour l’acheminement de rouleaux de tôles (wagons bâchés).