Hyperloop, mode de transport terrestre à très haute vitesse imaginé par Elon Musk, a suscité l’engouement. Le projet est parfois controversé, avec en arrière-plan des questionnements sur sa pertinence en matière de sécurité, de rentabilité et d’impact sur l’environnement.
Voyager à 1 000 km/h, c’est déjà faisable, me direz-vous… Il suffit de prendre l’avion.
Oui, mais il s’agit ici de parler d’une vitesse terrestre. Depuis plusieurs mois, on entend parler d’Hyperloop, un moyen de transport subsonique, c’est-à-dire inférieur à la vitesse du son (1 080 km/h).
En août 2013, Elon Musk, entrepreneur sud-africain et milliardaire américain, inventeur de la voiture autonome Tesla et de la capsule spatiale Space X, imagine Hyperloop, un moyen de transport terrestre à très haute vitesse, sorte de train magnétique propulsé dans un tube sous vide. Il souhaitait ainsi contrer un projet de LGV très coûteux aux USA entre Los Angeles et San Francisco. Mais il ne souhaite pas développer lui-même le sujet. Il rédige une sorte de cahier des charges dénommé Hyperloop Alpha et publié en open source dont s’emparent des start-up. Plusieurs d’entre elles ainsi que des universités s’y intéressent et produisent même des prototypes. La réalité semble prendre la place de la fiction dans cette course technologique.
Le scepticisme de départ laisse place à l’engouement, même si tout n’est pas encore résolu. Trois sociétés se lancent : Hyperloop Transportation Technologies (HTT), Hyperloop Technologies rebaptisé depuis Hyperloop One et Transpod. La SNCF a participé en mai 2016 à la levée de fonds d’Hyperloop One qui a réussi le 11 mai 2016 les premiers tests d’un modèle réduit de la capsule avec 185 km/h atteints dans le désert du Nevada. Son objectif est une ligne à Dubai en 2020 ! Les 310 km/h sont réalisés sur 500 m en juillet 2017 au Nevada : la capsule est en lévitation à sustentation magnétique grâce à des aimants supraconducteurs au sol et alimentés en énergie et des bobines supraconductrices dans la capsule. En octobre 2017, le très médiatique patron de Virgin Group, Richard Branson, rejoint la start-up et le projet devient Virgin Hyperloop One.
En janvier 2017, HTT créée en 2013 par l’Allemand Dirk Ahlborn annonce un projet de ligne entre Brno (Tchéquie) et Bratislava (Slovaquie). Des navettes de 2,70 m de diamètre circuleraient entre 300 et 1 100 km/h dans des tubes de 3,60 m de diamètre en basse pression.
HTT se lance en France près de Toulouse. Une piste d’essai de 320 m constituée de 16 tubes de 20 m de long et 4 m de diamètre est construite entre avril 2018 et février 2019 sur le site de Francazal à Cugnaux. Il s’agit de la première piste d’essai à taille réelle au monde de l’Hyperloop. La première capsule, construite en Espagne et baptisée Quintero One, est dévoilée en octobre 2018 : 32 m de long dont 15 pour l’espace des voyageurs. HTT a fait le choix d’une sustentation magnétique dite passive où les bobines non alimentées sont au sol et les aimants permanents dans la capsule. Le déplacement se réalise par des moteurs linéaires à induction dans les deux cas. Ces systèmes restent gourmands en énergie : les projets prévoient donc des panneaux solaires sur les tubes et la récupération de l’énergie de freinage.