Le Grand Paris Express entre dans une nouvelle phase avec la mise en œuvre des tunneliers. Après le baptême de « Steffie-Orbival » le 3 février à Champigny, une seconde machine est en cours d’assemblage au puits Ru de Nesles à Noisy-Champs.
Si le Grand Paris Express est dans la tourmente, le chantier de la ligne 15 se poursuit. Alors que les coûts dérapent et que le calendrier de mise en service de toutes les lignes a été repoussé de plusieurs années, les ouvriers sont à l’œuvre sur le terrain. On le sait désormais, ce chantier pharaonique coûtera très cher, beaucoup plus que les 30 milliards d’euros annoncés il y a encore quelques mois. À mesure que les travaux de la ligne 15 avancent, les ingénieurs sont confrontés à la réalité du chantier. Il semble illusoire aujourd’hui d’espérer disposer comme initialement prévu d’un embryon de réseau pour les Jeux olympiques de 2024. On attendait la ligne 15 sud bien sûr, mais aussi la ligne 16 entre Carrefour-Pleyel et Noisy-Champs, et la ligne 17 entre Carrefour-Pleyel et Aéroport-de-Roissy. Au sud, c’est la ligne 18 qui devait permettre de rejoindre Aéroport-d’Orly depuis CEA-Saint-Aubin. Désormais, seule la ligne 15, dont la mise en service prévue pour 2022 a été reportée à 2024, devrait circuler entre Pont-de-Sèvres et Noisy-Champs. Cette date pourrait même être repoussée encore à 2025 selon les difficultés du chantier. On pourrait s’étonner, au-delà de la volonté d’étaler les coûts, de ces reports de calendrier. Depuis longtemps, la conviction est acquise dans les cabinets ministériels de la nécessité de construire ce réseau de rocades autour de Paris qui soulagera une bonne part du trafic des lignes radiales. C’est cette prise de conscience des politiques de tous bords qui a sans aucun doute sauvé l’ensemble du projet. Pour autant, sa réalisation demande des moyens exceptionnels jamais déployés auparavant avec une telle ampleur. La ligne 15 sud, longue de 33 km, verra la mise en œuvre de 10 tunneliers pour accélérer un chantier gigantesque. Jusqu’alors, l’utilisation de deux machines sur le chantier de la ligne 14 vers Mairie-de-Saint-Ouen faisait figure d’exception. Les élus des communes situées sur la section sud du prolongement de cette ligne (dont les travaux viennent de commencer) avaient d’ailleurs exigé pareillement du Premier ministre Manuel Valls un deuxième tunnelier destiné à faire gagner une année au projet.
Sur la ligne 15, les travaux commencés depuis deux ans sont déjà bien avancés. Plusieurs opérations d’envergure sont venues compléter les chantiers de déviation des réseaux qui concernent l’ensemble des 16 gares de la ligne. Pour permettre à la 15 de s’insérer dans un maillage de transports anciens, plusieurs ouvrages ont été ripés sous des lignes ou des gares des réseaux existants. En janvier 2017, à Champigny sur la Grande Ceinture, un passage piétons préconstruit a été mis en place sous le talus supportant les voies. En gare de Clamart sur la ligne N, un ouvrage a été ripé durant le week-end du 15 août sous les voies SNCF.