Entre Sologne et Champagne berrichonne, au centre du Berry, Vierzon, un des tout premiers centres ferroviaires, toujours très actif, vient de voir s’engager de profondes modifications de ses infrastructures ferroviaires. Nous vous proposons un tour d’horizon complet de ce nœud ferroviaire du centre de la France en deux parties, des origines aux années 80 dans ce numéro et des années 90 aux projets en cours dans le prochain numéro.
La création d’une ligne ferroviaire desservant Vierzon, souspréfecture du Cher, est décidée dès le vote de la loi du 11 juin 1842. Cette artère doit relier Paris au centre de la France via Bourges.
Une seconde loi du 26 juillet 1844 indique que cet itinéraire doit être prolongé vers Limoges via Châteauroux, avec une jonction vers le Bec d’Allier (sur la commune du Guétin, en face du futur noeud de Saincaize).
La Compagnie du Centre, en réalité faux nez de la Compagnie du Paris-Orléans, est désignée pour la construction et l’exploitation de ces sections.
Après des difficultés pour le passage de l’Alouette, envisagée initialement en tranchée ouverte et finalement réalisée en tunnel de 1 239 m (1), compte tenu de la mauvaise qualité des sols, et de fortes crues de la Loire le 21 octobre 1846 endommageant le viaduc sur celle-ci à Orléans, la section Orléans – Vierzon – Bourges est inaugurée le 19 juillet 1847. Dès le 15 novembre 1847, c’est au tour de la section Vierzon – Châteauroux, amorce du prolongement vers Limoges, d’être inaugurée, celui de Bourges à Nevers l’étant quant à lui en 20 octobre 1850, toutes lignes intégrées au réseau du Paris – Orléans en 1852.
L’industrieux bassin montluçonnais est de son côté raccordé sur la section Vierzon – Bourges à la bifurcation de Pont-Vert le 9 décembre 1861.
Il faut attendre le 18 octobre 1869 pour mettre en service la ligne de Vierzon à Saint-Pierre-des-Corps (initialement à voie unique, puis mise à double voie de 1868 à 1907), et donner ainsi à Vierzon la configuration définitive de son étoile ferroviaire.
À la croisée d’axes de première importance, entre le trafic radial Paris – Limoges – Toulouse et de la transversale Lyon – Nantes, au point de contact des flux voyageurs provenant à l’époque d’une grande partie du Massif central via Bort-les- Orgues, Eygurande-Merlines et Montluçon, du trafic marchandises provenant des centres houillers et industriels de Saint-Éloy-les-Mines/Commentry/Montluçon (2) empruntant la branche ouest du raccordement de Pont-Vert vers le triage, ainsi que de celui de Bourges, les activités ferroviaires de Vierzon croissent fortement
Vierzon est une commune française située dans le département du Cher en région Centre-Val de Loire.
Sa position de carrefour tant ferroviaire que routier en fait un nœud de communication, ainsi qu’une ville de passage. C’est cette position, à la porte sud de la Sologne historique, couplée à un prix de l’immobilier relativement bas, qui a permis la reconversion — toujours en cours — de la ville.
Si Vierzon reste une cité industrielle importante, les activités tertiaires s’y sont développées depuis le début du xxie siècle.
La radiale ferroviaire Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (ligne des Aubrais – Orléans à Montauban-Ville-Bourbon) croise la transversale Nantes-Tours-Lyon dans la commune de Vierzon ce qui fait de cette dernière un carrefour ferroviaire.
La commune est desservie par deux gares:
la gare de Vierzon-Ville;
la gare de Vierzon-Forges.
Si Vierzon est épargnée par la Première Guerre mondiale, elle est durement éprouvée par la Seconde Guerre mondiale et notamment par les bombardements alliés.
Véritable centre ferroviaire, Vierzon est bombardée onze fois entre juin et août 1944.
Dans la nuit du 1er juillet 1944, cinquante bombardiers Avro Lancaster larguent leurs bombes sur la gare de triage, faisant cinquante-deux victimes parmi les habitants.
Le bilan humain s’élève au total à cinquante-quatre morts, une centaine de blessés et la destruction de deux cent cinquante maisons.