La nouvelle gare de Nantes est enfin opérationnelle. Innovante et spacieuse, elle dépasse la fonction ferroviaire pour devenir un monument emblématique de la ville.
Combien y a-t-il de gares à Nantes ? Historiquement, la ville en a compté près d’une dizaine, les deux principales étant celles de l’État et du PO. C’est finalement celle du Paris-Orléans qui sera définitivement retenue pour recevoir l’ensemble des trains de voyageurs, le fret s’organisant autour de la gare de l’État. Mais la concentration de tous les trafics sur un seul site n’a pas que des avantages. Dans le cas d’une étoile comme celle de Nantes, cette disposition peut facilement entraîner des flux importants et des congestions qui risquent de devenir de sérieux handicaps. Pour y faire face, la gare n’a cessé de s’adapter, à l’image de l’accès sud créé en septembre 1989 dans l’espoir d’accueillir 40 % des voyageurs du TGV Atlantique. 3 000 m2 sont alors inaugurés dans une architecture moderne imaginée par le cabinet Duthilleul. Au top de la modernité, la gare sud est dotée d’appareils de vente à écran tactile qui déconcertent encore un peu les voyageurs.
Mais en apportant une solution, le hall sud a également créé de nouvelles difficultés. De fait, la gare de Nantes s’est retrouvée divisée en deux entités avec des appellations nord et sud de nature à déconcerter les voyageurs peu habitués aux subtilités nantaises. Aucune similitude architecturale n’existait entre les deux pôles d’époques différentes, accentuant encore l’impression de gares distinctes sans aucun lien entre elles. Pire encore, la fréquentation des deux accès était fortement déséquilibrée, 80% se concentrant côté nord.
Dans ce contexte, l’éclatement de la gare aux vastes installations est devenu un sérieux handicap, même si bien sûr un passage souterrain assurait la liaison entre les pôles nord et sud tout en permettant l’accès aux quais. Mais la concentration des flux dans un même «tuyau» n’était pas de nature à faciliter les échanges.