Depuis juillet, l’agglomération de Montpellier est dotée d’une seconde gare de premier plan, Montpellier-Sud-de-France, située sur le CNM, qui fait pièce à la gare de centre-ville, récemment rénovée, de Montpellier-Saint-Roch.
Bien que pâtissant provisoirement d’une desserte par les transports en commun plutôt réduite et d’une grille un peu clairsemée, la nouvelle gare semble déjà connaître un bel engouement.
Le dimanche 7 juillet, la SNCF a ouvert au public une seconde gare voyageurs dans la périphérie méridionale de l’agglomération montpelliéraine, baptisée Montpellier-Sud-de-France (MSdF). Elle devait être inaugurée le 5 en présence du ministre des Transports, d’élus régionaux d’Occitanie, départementaux et de la municipalité, mais cette cérémonie a été annulée, la région n’ayant encore versé sa quote-part au projet (!). Largement dimensionnée car conçue pour l’avenir, ce qui a suscité de vives polémiques et oppositions, sa mise en service a dû être différée de huit mois, pour permettre l’achèvement du second œuvre et de ses abords, par rapport au début de l’exploitation le 10 décembre 2017 du CNM (contournement Nîmes – Montpellier), exclusivement pour le trafic fret, sur lequel elle se situe. Depuis, elle est traversée par une quarantaine de mouvements sans arrêt reliant Cerbère à Apach, Forbach, Perpignan à Modane et Miramas, Hourcade et Saint-Jory à Miramas, Le Boulou à Bettembourg et Calais-Ville (routes roulantes), etc. Si aujourd’hui elle est le second point d’ancrage du rail dans cette métropole languedocienne, préfecture de l’Hérault, avec la gare historique créée par le PLM en 1852, rappelons que deux autres gares de réseaux privés ont fonctionné à Montpellier, l’une en cul-de-sac vers Palavas-les-Flots, dite de l’Esplanade, née en 1872, l’autre à l’ouest pour les Chemins de fer de l’Hérault, dénommée Chaptal, ouverte en 1892. L’une et l’autre n’étaient pas en correspondance directe avec le réseau principal et ont succombé en 1968.
Une gare historique plusieurs fois agrandie
Un premier débarcadère sommaire voit le jour en 1838, pour la Compagnie de Montpellier à Sète, dans le faubourg de la Saunerie, au sud de l’Écusson. à 300 m de la gare d’aujourd’hui, où en 1845 un second terminus est créé cette fois après la tranchée longeant la Citadelle, à l’altitude 28 sur l’Esplanade, non loin de la place de la Comédie, pour les besoins de la Compagnie de Montpellier à Nîmes. Les trains de Sète sont reportés en 1852 sur son emplacement où s’érige un édifice doté d’une façade néoclassique avec des colonnes grecques et marquise en fonte couvrant les voies. Deux ponts routiers, de Sète au sud et de Lattes au nord, l’encadrent. Les anciennes compagnies disparaissent au profit du grand réseau PLM en 1857. À compter de 1869, la compagnie du Midi s’invite à Montpellier avec sa voie unique en provenance de Paulhan via Montbazin amorcée plus tard à Bédarieux. En 1882, le PLM crée cette fois une ligne embranchée aux Mazes-le-Crès côté Nîmes joignant Sommières et au-delà Alès. Côté pair des quais voyageurs, un secteur réservé aux halles et cours marchandises est installé, tandis qu’à Prés d’Arènes où débute la ligne de Bédarieux et aboutit un raccordement joignant la gare de Chaptal, des voies de garage pour les rames voyageurs et un petit dépôt prennent place. En 1924, un souterrain pour les voyageurs relie les trois quais de la gare, tandis que la halle recouvrant les voies est démontée en 1937. À la nationalisation, c’est la région du Sud-Est de la SNCF qui succède au PLM.